Le mouvement social et le gouvernement attendent chacun de leur côté les décisions du Conseil Constitutionnel ce 14 avril sur la conformité du projet de la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS), qui instaure la réforme des retraites mais aussi sur l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP). La proposition de loi issue de ce dernier pourrait fixer à 62 maximum l’âge du départ à la retraite (contre 64 ans comme annoncé dans le PLFRSS).
Cette séquence mouvementée – commencée au début de l’année 2023 – concentre les différentes critiques adressées depuis plusieurs années au fonctionnement de la Ve République.
Si bien qu’il est possible de se poser la question de son essoufflement et de sa capacité à apporter de réponses aux demandes sociales et citoyennes.
Une Constitution étonnamment longue ?
Rappelons que le 4 octobre 2023, la Constitution de la Ve République aura 65 ans, égalant en longévité celle de la IIIᵉ République. Cette constitution a en effet correspondu à des besoins en 1958 (un État fort, un exécutif restauré et indépendant, une prospérité rétablie et redistribuable, la grandeur de la France retrouvée) tout en étant baignée d’un halo de soupçon initial, tant le 13 mai 1958 est resté gravé comme un coup d’État, sinon comme un coup politique du « premier des Français », le général de Gaulle.
1958–1969 : La présidence de Charles de Gaulle (Ina).
Le texte constitutionnel a su déployer une réelle adaptabilité en digérant la disparition de son fondateur, la crise sociale de mai 68, les alternances de 1981 et 2012, les cohabitations, les états d’urgence, la crise sanitaire liée Covid – sans parler de l’évolution du champ politique partisan – et une plasticité certaine. Elle a ainsi su intégrer les 24 révisions…
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Auteur: Raphaël Porteilla, Maître de conférence en sciences politiques, Université de Bourgogne – UBFC