100 000 nouveaux satellites vont bientôt gâcher la voie lactée

Samedi 15 octobre, c’est la 14e édition du Jour de la Nuit. Un événement national national de sensibilisation à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne. À cette occasion, Reporterre publie une série d’articles sur les changements et dangers qui guettent notre ciel étoilé.


Adieu Grande Ourse, Cassiopée, ou Orion. Bonjour Starlink, One web, Kuiper systems, et Guowang. Depuis 2019, et jusqu’en 2030, de nouvelles constellations devraient fleurir dans nos ciels nocturnes. Bien moins élégants que leurs aînés qui éblouissent les amateurs du ciel en leur rappelant l’immensité cosmique, ces nouveaux chapelets lumineux rectilignes ne sont autres que des satellites.

Si seuls la compagnie d’Elon Musk, SpaceX, et l’Européen OneWeb, ont déjà lancé en masse ses premiers engins (déjà plus de 3 000 pour le premier), une quinzaine de projets (dont les fameux One web européen, Kuiper systems d’Amazon ou Guowang chinois) devraient lui emboîter le pas. Des dizaines de milliers de satellites envahiront ainsi bientôt le ciel, au plus grand désarroi des astronomes qui pourraient voir jusqu’à 60 % de leurs clichés inexploitables.

En 2015, le milliardaire Elon Musk a annoncé préparer la mise en orbite d’une flotte substantielle de satellites pour développer l’Internet haut débit par satellites sur l’ensemble de la planète. La première phase devait permettre de propulser quelque 12 000 engins, pour atteindre 42 000 à terme. Trois ans après la mise en orbite des soixante premiers appareils en mai 2019, plus de 3 000 satellites « gros comme des machines à laver » (mais avec des panneaux solaires très réfléchissants beaucoup plus grands) ont d’ores et déjà été disposés en orbite basse (à moins de 500 km d’altitude pour les satellites Starlink, quand les satellites géostationnaires gravitent à 36 000 km de la surface terrestre).

Dans le ciel nocturne, un phénomène a très vite interpellé les amateurs d’astronomie : la présence de « trains de satellites ». Car dans un premier temps, les engins se suivent et forment une ligne de points lumineux très visible, avant de se disperser dans l’espace. Une séquence que les astronomes observent régulièrement car chaque semaine « 50 à 60 nouveaux engins sont envoyés dans le ciel ». « À ce rythme, Starlink aura disposé ses 10 000 satellites d’ici trois ans », estime Guillaume Cannat, auteur du Guide du ciel.

Lire aussi : Avec Starlink, Elon Musk privatise et pollue l’espace. L’enquête de…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Violaine Colmet Daâge Reporterre