100 tonnes de poissons retrouvés morts dans un fleuve. Une pollution chimique hors norme

Catastrophe écologique en Pologne : le fleuve Oder, le deuxième plus long du pays, est frappé par une mortalité sans précédent, dont on ignore encore les causes et les conséquences.

C’est un désastre écologique sans précédent en Pologne. Depuis quelques jours, des dizaines de milliers de poissons flottent, ventre en l’air, le long des rives de l’Oder, dans un silence apocalyptique. 

Le mardi 16 août, les pompiers polonais ont annoncé qu’ils en avaient déjà repêché 100 tonnes dans leur partie du fleuve, mais le bilan pourrait s’avérer bien plus lourd. Des carcasses d’oiseaux, de loutres et de castors ont aussi été retrouvées.

Long de 854 kilomètres, l’Oder prend sa source en République tchèque et traverse le territoire polonais, avant de se jeter dans la mer Baltique. Sur 160 kilomètres, son avant-dernier segment constitue une frontière naturelle entre l’Allemagne et la Pologne.

Les tout premiers signalements de poissons dérivant, sans vie, dans l’Oder ont été effectués à la fin du mois de juillet par des habitants et des pêcheurs polonais. Les autorités du pays ont pourtant tardé à réagir : en fin de semaine dernière, à la découverte des monceaux de cadavres, le gouvernement venait de recevoir l’information, et l’Allemagne n’avait pas encore été alertée.

Toutes les pistes envisagées

Les causes exactes de la catastrophe restent inconnues ; cependant la piste d’une pollution massive aux substances chimiques se préciserait de jour en jour. 

« D’énormes quantités de déchets chimiques ont sans doute été déversées dans le fleuve en toute connaissance des risques et des conséquences », a ainsi déclaré le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, la semaine dernière.

Des échantillons d’eau prélevés en Pologne et en Allemagne sont en cours d’analyse par différents laboratoires de ces deux pays, de République tchèque, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Publiés le 16 août, les premiers résultats de ces analyses prouvent que le niveau d’oxygène, les taux de sel, le pH et la turbidité de l’eau du fleuve ont soudainement augmenté ces dernières semaines, alors que les quantités d’azote diminuaient tout aussi brutalement.

Le 13 août, l’Allemagne prétendait avoir retrouvé, dans ses échantillons, des concentrations importantes de mercure – l’un des métaux les plus toxiques et persistants qui soient –, mais la ministre de l’Environnement polonaise a contesté cette hypothèse, affirmant pour sa…

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Auteur: Augustin Langlade