Les lecteurs et lectrices de lundimatin connaissent la lutte menée par le collectif STopMicro contre les agrandissements de deux usines de puces électroniques et l’accaparement des ressources naturelles qu’ils impliquent et le projet politique de « vie augmentée » que ces entreprises promeuvent.
On se souvient que l’an dernier, la mobilisation du collectif avait participé – dans une sorte d’« alliance objective » avec les forces cycliques du marché des semi-conducteurs – à l’annonce de la suspension du projet d’extension d’un de ces deux industriels.
Aujourd’hui, STopMicro et les Soulèvements de la terre appellent à une mobilisation encore plus large pour transformer cette suspension en abandon pur et simple, et pour empêcher l’artificialisation de 11 hectares de terres agricoles. Des noix, pas des puces : ça se passe à Grenoble les 28, 29 et 30 mars.
Le décor
Le décor, c’est au choix : de vastes salles blanches de 26 mètres de haut, avec une circulation de l’air contrôlée, un niveau d’hydrométrie constant, des racks d’alimentation en fluides (électrique et chimique) provenant des installations techniques nécessaires au fonctionnement des équipements de production, ainsi que certains éléments de ces réseaux (VMB, échangeurs de chaleur, panoplies de distribution), des équipements de production (pompes, systèmes de traitement des rejets gazeux, échangeurs de chaleur)… hum, bref, vous voyez. Mais c’est aussi des champs de maïs, de soja et des noyers. De maïs non irrigué parce qu’ici la nappe phréatique affleure tellement qu’il n’est pas nécessaire de procéder à une irrigation complémentaire.
Contrairement à la fable du chat de Schrödinger, on ne peut pas avoir « à la fois » les vastes salles blanches et en même temps les champs de maïs, le soja, les noyers. L’univers est ainsi fait que, lorsque l’on veut construire de nouvelles salles blanches, il faut…
Auteur: dev