13 janvier – 1er février : des mouvements sociaux bousculent un agenda politique hors-sol

 

C’est encore timide, parfois laborieux, mais les mouvements sociaux font leur retour en ce début d’année. Pas encore au point de bouleverser la période politique, mais en réintroduisant quelques sujets occultés par les obsessions des deux camps promis au second tour de la présidentielle. La hausse des salaires, déjà bien présente dans les revendications de nombreuses luttes dans les entreprises, sera au cœur d’une journée de grève interprofessionnelle le 27 janvier. Dans l’éducation, la grève historique du 13 janvier va connaître plusieurs répliques tandis que les employés du médico-social ou de l’animation enchaînent les journées de mobilisation nationale.

 

Et si l’image de Jean-Michel Blanquer participant à un « colloque » sur les « dangers du wokisme » au moment où les enseignants s’arrachent les cheveux avec un énième protocole sanitaire chaotique, résumait le mieux le climat politique de cette mi-janvier ?

Tout occupé à propulser le duel libéraux vs réactionnaires au second tour de la présidentielle, à coups de fantasmes sur l’islamogauchisme, le wokisme, l’immigration ou la sécurité, les membres du gouvernement, à l’instar de Jean-Michel Blanquer, n’ont pas vu remonter de dessous le tapis ce qui préoccupe les personnels de l’Éducation nationale. À savoir : leur santé, celle de leurs élèves, les conditions de travail et d’étude, les moyens pour enseigner et les salaires. Des inquiétudes qui n’ont eu besoin que d’une dose de mépris supplémentaire pour ressurgir et faire exploser la maison Éducation nationale, dès la première semaine de la rentrée 2022.

Fait inhabituel, l’ensemble des organisations syndicales enseignantes se sont unies dans un appel à la grève le 13 janvier réclamé par des syndiqués exaspérés. Résultat : 75 % de grévistes dans les écoles maternelles et primaires et 62 % dans les collèges et lycées selon les syndicats. Des chiffres contestés par le ministère de l’Éducation nationale qui annonce de son côté 38,4 % et 23,7 % de grévistes dans ces mêmes établissements avec des méthodes de calcul trompeuses. Ces chiffres exceptionnels traduisent la colère des enseignants, soutenus par une partie des parents d’élèves et des lycéens. Et appellent des suites.

 

Une grève qui modifie la portée de celles du 27 janvier…

 

Certes, la rare unité du 13 janvier n’a pas tenu au-delà des annonces de Jean Castex qui recevait en urgence le soir même les syndicats enseignants pour déminer le conflit….

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Auteur: Stéphane Ortega