Entre 1990 et 2020, 220 millions d’hectares de forêts tropicales et équatoriales humides ont été déforestés. Soit 17 % de la superficie totale de ces milieux riches en biodiversité. Publiés le 5 mars dans la revue Science Advances, ces chiffres sont le résultat d’analyses des images de trois satellites d’observation de la Terre appartenant à la Nasa. Étudiées conjointement par des scientifiques du Centre commun de recherche (JRC), du Cirad, du Cifor et de l’INPE, elles ont permis d’établir que la déforestation avait été grandement sous-estimée dans les précédents travaux.
« Lorsque l’on regarde une carte du monde, on se dit qu’il reste encore beaucoup de forêts humides. Mais, c’est trompeur », observe Ghislain Vieilledent, coauteur de l’article, contacté par Reporterre. « C’est l’équivalent de l’Irlande qui disparaît chaque année. » Ces forêts denses équatoriales, situées en Amazonie, en Afrique centrale et en Asie du Sud-Est abritent la plus grande diversité d’espèces pour une superficie donnée. En plus des déséquilibres des écosystèmes, cette destruction participe grandement au changement climatique. La déforestation est même la deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre après l’utilisation des combustibles fossiles.
« Ces forêts jouent par ailleurs un véritable rôle de château d’eau pour les populations locales, précise Ghislain Vieilledent. Elles sont indispensables à leur survie ! » La culture du soja, destiné au bétail des pays développés et celle des palmiers à huile pour les cosmétiques, le « bio » diesel ou encore l’alimentation font partie des facteurs principaux de ce déboisement. « Si on lutte contre la déforestation dite “importée”, en changeant nos modes de consommation, cela peut avoir un effet très fort sur la limitation de ce phénomène », conclut l’écologue.
- Source : Reporterre avec Cirad
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Auteur: Reporterre