1er mai 1979 : La CFDT Longwy à l'assaut du commissariat

En cette veille de 1er mai 2022, nous avons reçu ce récit d’une action « particulière et originale » qui se tint dans le bassin sidérurgique de Lorraine, en 1979. Si la ligne politique de la CFDT a quelque peu changé depuis, tout comme les 1er mai, il est plus important que jamais de garder en mémoire ce sens de la fête.

Il fut un temps pas si lointain où les manifestations syndicales ne se résumaient pas à l’odeur de merguez. Il fut un temps pas si lointain où tous les moyens, ou presque, étaient bons pour empêcher l’État de dégrader un peu plus les conditions de vie des classes populaires. C’est ainsi que le 1er mai 1979, alors que le siège parisien du CNPF (ex-MEDEF) était sous le feu de la mitraille des membres d’Action Directe, les militant.es de la CFDT Longwy partaient à l’assaut du commissariat de leur ville. Voici ce que nous racontent les archives.

Mardi 1er mai 1979, 8h du matin. Une vingtaine de personnes se donne rendez-vous à la cité ouvrière de Gouraincourt puis part obstruer le passage à niveau qui relie Longwy à Mont-Saint-Martin. Dans la foulée les ouvriers mettent en place un barrage sur la RN18, principale artère de ce côté-ci de la ville. Leur objectif : empêcher d’éventuels renforts policiers de pénétrer dans la ville.

9h15. Une dizaine de jeunes gens montent, à l’aide de pneus et de barres de fer, une barricade rue du parc à proximité du commissariat, puis l’enflamment.

10h. Les cinq rues menant au commissariat sont barricadées. Celui-ci est bouclé, isolé, assiégé. Des groupes de quinze manifestants, la plupart issus des rangs de la CFDT et du PCRml, sont positionnés autour de chaque barricade. Des pneus et des cocktails Molotov sont stockés en haut de la pente qui surplombe l’arrière du commissariat. Rue Pershing, c’est un engin de transport, volé dans la nuit, qui sert de barricade. Un autre camion, volé également la veille dans une entreprise du coin, permet d’acheminer des pneus sur les différents points de blocage. Puis plus tard, des manifestant.es s’en servent pour faire le tour de la ville et muni d’une sono, invitent la population à se joindre au siège du commissariat.

11h. Des individus abattent des arbres sur la voie ferrée reliant l’usine d’Usinor-Senelle au train à fil, bloquant ainsi la chaîne de production.
Au centre-ville, Ils sont désormais une centaine, munis pour certains de barres de fer et de pavés, à encercler le commissariat. Les forces de l’ordre, repliés dans la cour intérieure, observent la…

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Auteur: lundimatin