1er mai parisien : de la fête des travailleurs à la répression autogérée

De cette mobilisation d’ampleur en pleine pandémie, on ne retiendra donc qu’un triste épisode de pugilat en fin de manifestation parisienne : pas de quoi s’émoustiller. Gilets jaunes ou syndiqués, autonomes ou simples contestataires, tous étaient montés sur la capitale pour rappeler à la réalité le monarque présidentiel. Un jour chamailleur qu’il disait : pour ça il fût servi, et même plus qu’il n’en aurait demandé. Des gauchistes qui tapent des gauchistes : que demande la bourgeoisie ?

Deux jours que ça tergiverse sur le pourquoi du comment, qui est le traitre, le collabo, le vendu, le valet du gouvernement. Deux jours que ça pinaille pendant que l’extrême-centre jubile face à ce spectacle de mauvais goût. On en donne du grain à moudre à ces corbeaux de la lutte sociale. Chacun y va de sa petite analyse, en coupant des bouts de vidéo pour saisir la séquence permettant de justifier son argumentaire, chacun décompose l’action, y pose ses fantasmes, ressort des photographies de 2016 pour servir son récit. La foire au n’importe quoi. Pourtant dans les faits, les choses sont plutôt simples – et simplement lamentables. Des faits en réalité mineurs et presque anecdotiques au regard de cette journée d’action, réussie et mobilisatrice depuis notre départ de l’Odéon en fin de matinée. Mais force est de constater que la loupe déformante de l’info en continue oblige à quelque clarifications pour les absents du cortège parisien.

On connaît tous la ligne de la CGT en manifestation, et la troublante image de son service d’ordre (SO) supplétif de la police face à des personnes qui adoptent un mode de contestation alternatif. Triste travers certes. On connait tous les litanies militantes de ces centrales syndicales, véritables odes à la défaite égocentrique servies comme des moules-frites à volonté. Certes. Une fois ce constat posé, on peut critiquer et opposer son contre-modèle. Certainement pas s’auto-attribuer le rôle d’une police autonome pour écrabouiller la tronche de ses détracteurs.

Le gauchiste qui écrit ces lignes exècre la direction de la CGT (total respect aux syndicaliste de base qui se démènent au quotidien). De leur réaction honteuse face au soulèvement populaire des gilets jaunes au chemin de croix de la réforme des retraites, tout est à gerber. Mais que penser des « Jean Moulin du pavé » ? Pas plus, pas moins. La réalité de cette manifestation du 1er mai à Paris vient l’illustrer : un block se forme sur le boulevard Voltaire et chamaille une…

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Auteur: Le Poing