1er mai : pourquoi il faut réduire le temps de travail

Savez-vous ce que commémore le 1er mai ? La date correspond à l’appel, en 1886, des syndicats ouvriers étasuniens pour demander l’instauration de la journée de huit heures de travail. « Le 1er mai est historiquement lié aux revendications de réduction du temps de travail », remarque Paul Montjotin, co-auteur de L’Ère du temps libéré (Ed. Du Faubourg, 2024) et membre de l’Institut Rousseau. Il note « un paradoxe : en France, le temps de travail a presque été divisé par deux depuis la fin du XIXe siècle, et en même temps, d’après les études, les gens ont majoritairement l’impression de courir après le temps ». Alors, à l’occasion du 1er mai, Reporterre s’interroge : pourquoi encore réduire le temps de travail ? Des personnes qui ont choisi de passer à temps partiel ou de s’extraire du salariat témoignent.

1 – Parce que le travail use

« Les conditions de travail se sont détériorées, le travail s’est intensifié », assure Paul Montjotin. Il cite comme référence sur ce sujet l’ouvrage intitulé Le Travail pressé, Pour une écologie des temps du travail (Les petits matins, 2022), des chercheurs Corinne Gaudart et Serge Volkoff. À partir d’études sur les pâtissiers, infirmières ou travailleurs du BTP, de l’automobile, etc., ils montrent que tous sont soumis à la même injonction contradictoire de faire « vite et bien » et n’ont plus le temps de faire évoluer ou transmettre leurs savoirs professionnels. Les contraintes mises sur les travailleuses et travailleurs se sont alourdies. Le travail est sous pression. À cela s’ajoute « une dynamique d’accélération » qui touche tous les moments de la vie, relève Paul Montjotin. « La société de consommation transforme le temps libre en une course effrénée à la consommation, à la marchandisation des loisirs. Et l’essor de l’économie de l’attention renforce cela car on passe en moyenne cinq heures par jour devant notre…

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Auteur: Marie Astier