200 scientifiques demandent une meilleure protection des mers européennes

Nos océans se vident et nous regardons ailleurs. Tel est le cri d’alerte lancé, lundi 12 septembre, par plus de 200 scientifiques : ils et elles ont demandé aux pays européens « l’interdiction de toutes les méthodes de pêche destructrices et des activités industrielles dans les aires marines protégées ».

« Les zones marines protégées (AMP ou ZMP) à haut niveau de protection se sont avérées être le mécanisme le plus efficace pour restaurer la vie marine », ont rappelé les scientifiques dans leur déclaration. Sauf que l’Union européenne (UE) compte actuellement moins de 1 % de véritables AMP. Autrement dit, nos mers ne sont soit pas protégées, soit mal protégées. Comme l’expliquait Reporterre, seulement la moitié des aires marines sont suffisamment restrictives pour être efficaces. Dans les autres, activités de pêche, de plaisance ou de transport sont autorisées. Le chalutage de fond ou la senne démersale peuvent ainsi y être pratiquées.

« Une position unique pour montrer la voie »

Conclusion, selon les 200 scientifiques, « en l’état actuel des choses, les AMP de l’UE ne présentent aucun avantage en matière de conservation ». Il y a donc urgence à agir, afin d’enrayer le déclin des poissons. L’Europe forme « la plus grande zone maritime au monde », ont souligné les signataires, elle est donc « dans une position unique pour montrer la voie en interdisant le chalutage de fond dans son réseau d’aires marines prétendument “protégées”. »

Dans la perspective de la COP15 sur la biodiversité, prévue à Montréal en décembre, l’Union européenne pourrait pousser pour un objectif de 10 % des océans sous haute protection. Las, a regretté l’association Bloom dans un communiqué, la Belgique est actuellement le seul État membre à plaider haut et fort pour un tel niveau d’ambition : « Le silence de la France, 2ᵉ puissance maritime mondiale, est assourdissant. »

 

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Auteur: Reporterre