2022, année noire pour EDF

Un gouffre financier à l’issue d’une année noire. Tel est le message délivré par le nouveau PDG d’EDF Luc Rémont à une poignée de journalistes lors de la présentation des résultats 2022 du groupe, vendredi 17 février. L’an passé, le groupe a enregistré une très lourde perte nette de 17,9 milliards d’euros.

Il s’agit d’après l’AFP de l’une des pertes les plus massives de l’histoire récente en France, derrière France Télécom (20,7 milliards) et Vivendi Universal (23,3 milliards). Cela a contribué à creuser son endettement, qui a atteint le niveau record de 64,5 milliards d’euros.

« Un problème inédit à l’échelle du monde industriel »

« Malgré une forte hausse du chiffre d’affaires soutenu par les prix de l’électricité et du gaz, l’Ebitda est fortement pénalisé par la baisse de la production nucléaire ainsi que les mesures régulatoires exceptionnelles mises en place en France pour 2022 », a expliqué M. Rémont.

Concernant la corrosion sous contrainte, le PDG du groupe a évoqué « un problème industriel inédit à cette échelle pour EDF et à l’échelle du monde industriel » qui a mis hors service les seize réacteurs nucléaires les plus récents — et les plus puissants — du parc ces derniers mois.

Ces indisponibilités ont contribué à faire plonger la production nucléaire à 279 térawattheures (TWh), son plus bas niveau depuis 1988. Elles ont coûté 29,1 milliards d’euros au groupe, « car les volumes correspondants ont dû être rachetés sur le marché à des prix très élevés », a expliqué le directeur exécutif en charge de la direction financière d’EDF, Xavier Girre.

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M. Rémont a également incriminé la décision de l’État d’imposer à EDF un relèvement de 20 TWh du plafond de l’Arenh, autrement dit du volume d’électricité vendu à bas coût par l’électricien à ses concurrents. Une décision prise en janvier 2022, dans le cadre du bouclier tarifaire contre la flambée des coûts de l’énergie. D’après M. Girre, cette mesure a coûté 8,1 milliards d’euros au groupe.

Ces mauvais résultats interviennent alors qu’EDF doit faire face à de nombreux défis dans les années à venir, parmi lesquels la mise en service de l’EPR de Flamanville — dont le chantier accuse déjà douze ans de retard et un quadruplement du coût —, la construction de six nouveaux EPR de seconde génération et le prolongement des 56 réacteurs existants, dont les plus vieux fonctionnent depuis la fin des années 1970.

De nouvelles tuyauteries remplacées

La situation devrait cependant s’améliorer en 2023, a assuré M. Rémont….

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Auteur: Émilie Massemin Reporterre