2023, année la plus chaude jamais enregistrée : « J'ai reçu cette annonce comme un uppercut »

Un soir de janvier 2024, une brève annonce sur France Inter : « L’année « 2023 est l’année la plus chaude jamais enregistrée », confirme le programme Copernicus dans une étude publiée ce mardi. Cette hausse des températures mondiales est « proche de la limite de 1,5 degré » fixée par l’Accord de Paris. » La journaliste passe rapidement à un autre sujet.

Moi, j’ai reçu cette annonce comme un uppercut. De nombreux travaux, scientifiques et politiques, portent sur l’augmentation de la température moyenne mondiale qui serait « acceptable » par rapport à la température moyenne constatée entre 1850 et 1900. L’enjeu est de définir une « cible » qui représenterait le moment où l’on risque de perdre, irréversiblement, la stabilité du climat que l’on connait depuis 10 000 ans.

En 2009, un numéro de Nature propose de respecter une augmentation inférieure à 2°C. Cet objectif de 2°C a été repris par les négociations politiques de la convention cadre sur le changement climatique (les fameuses « Cop » ou Conférences des parties). Mais, lors de la Cop 21, à Paris, en 2015, il a été remis en cause, en particulier par les petits territoires insulaires du Pacifique, qui plaidaient pour une cible de 1,5°C. Car au-delà de cette augmentation de température, la pérennité de leurs territoires est tout simplement remise en cause.

Seuils de bascule

Afin d’éclairer ce débat, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) avait été mandaté pour son rapport spécial, publié en 2018, sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C. Ce rapport a probablement contribué au succès des « grèves pour le climat » de 2019. Sa lecture ne laisse en effet aucun doute : une augmentation de la température moyenne mondiale de plus de 1,5°C augmente considérablement le niveau de risques associés au climat, à la santé, à la sécurité alimentaire, à…

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Auteur: Natacha Gondran