24 400 milliards de microplastiques polluent les océans

Plus on cherche, plus on trouve. En compilant les analyses de plus de 8 200 échantillons d’eau de mer, une étude publiée le 9 septembre 2021 évalue à 24 400 milliards le nombre de fragments plastiques dérivants dans les océans. Soit cinq fois plus que la précédente étude de 2015, fondée alors sur un millier de relevés marins. « La conversion en poids donne une fourchette entre 80 000 à 580 000 tonnes, contre 30 000 tonnes pour la dernière évaluation », précise à Reporterre François Galgani, chercheur à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et coauteur de l’étude. Pour mémoire, la taille des microplastiques est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres.

L’écart entre les deux études à seulement quelques années d’intervalle est avant tout lié à la différence de méthodologie. Avec huit fois plus de données, la nouvelle évaluation est plus exacte, précise François Galgani, qui avait également collaboré à celle de 2015. En effet, l’évolution de la concentration des microplastiques a globalement peu évolué ces dernières années dans les zones les plus étudiées, explique l’océanographe spécialiste en science de l’environnement : « La dernière évaluation mondiale des océans des Nations unies — à laquelle j’ai participé — montre que dans les régions tempérées et les zones de convergence océanique, appelées aussi continents de plastique, la concentration en microplastiques ne bouge pas beaucoup depuis les années 1990. »

Répartition des concentrations de microplastiques dans les océans du globe. Les espaces blancs correspondent aux zones où l’extrapolation des concentrations n’est pas jugée pertinente. Carte tirée de l’étude Microplastics and Nanoplastics

Dispersion et nids à microbes

Le plastique continue pourtant bien d’affluer dans les océans. Chaque année, plusieurs millions de tonnes de déchets plas­tiques finissent dans les océans. Où vont ces apports ? Des études récentes montrent une concentration de microplastiques qui augmente aux pôles, sur les îles éloignées et sur les fonds océaniques. Une hypothèse des chercheurs est donc que si les zones les plus touchées semblent saturées en plastique et que leur concentration évolue peu, les fragments se dispersent dans des zones loin des sources de pollution.

C’est tout l’intérêt de cette nouvelle évaluation, qui servira de point de référence, souligne François Galgani : « La base de données va…

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Auteur: Magali Reinert Reporterre