En 2016, la mairie d’Angers confiait les clés d’Angers Télé au patron du club de foot du SCO, Saïd Chabane. Si l’homme d’affaires qui a fait fortune dans la charcuterie est aujourd’hui menacé par la justice suite à des plaintes pour harcèlement et agressions sexuelles, l’avenir de sa chaîne de télé sent également le pâté.
L’an dernier, la chaîne locale se séparait de trois de ses sept salariés. Le roi du cochon justifiait ces licenciements par la baisse des subventions publiques. Les trois premières années, 740 000 € étaient en effet versés par la Ville, Angers Loire Métropole et la Région avant de descendre à 300 000 €. Aujourd’hui, la ville et l’agglo distribuent tout de même chacune 120 000 € hors taxes à la chaîne. Reste qu’avec seulement quatre salariés, on se demande bien comment il est possible de faire tourner une chaîne télé.
Au moment du rachat, le jury estimait que le projet de Chabane était « le mieux ancré dans le territoire angevin et le plus susceptible de participer à son rayonnement ». Pour m’en assurer j’ai décidé de passer une journée devant Angers TV, et ce ne fut pas de tout repos.
Mardi 23 juin, 8h30 : Une rapide douche, un petit-déj dans le ventre, je me saisis de la télécommande. Sur ma box, impossible de trouver la chaîne. Il me faudra dix bonnes minutes afin de remonter jusqu’à la chaîne 523 et tomber sur celle qui est désormais nommée Via Angers. Je découvre des images de drone du village de Béhuard. On dirait un clip de l’office du tourisme. Bon, au moins c’est joli.
8h45 : Générique de « 1,2,3 Musette », le rendezvous de l’accordéon. Une production Via Vosges. Depuis l’an dernier, Angers Télé a rejoint le réseau Via qui permet à des chaînes locales de s’échanger des programmes. Malin pour remplir une grille à moindre coût. Le présentateur, qui plus jeune devait être un fidèle des émissions de Pascal Sevran, nous accueille sous des applaudissement enregistrés. Dès le deuxième morceau, ça dérape. Trois…
Auteur: Acrimed
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