26 mars : 7000 personnes contre les méga-bassines

Samedi matin :
Des tracteurs restent bloqués à Niort. La faute aux gendarmes.
Un bus en provenance de Paris tombe en panne, avec à son bord quelques écolos, et une journaliste du Monde. La faute à pas de chance. (Ils arriveront en retard)

15h :
On est venus en caisse mais nous aussi on est en retard. On trottine pour remonter le cortège. Pas mal de drapeaux différents. Une certaine division des tâches : pendant que certains donnent des indications sur la géographie locale, et sur les meilleurs itinéraires à emprunter pour se rejoindre à la fin du parcours, certains traversent le terrain de la future bassine, pour y inscrire un message lisible depuis le ciel.

15h30 :
On voit des gens qui portent des masques roses, d’autres qui jouent du tambour.
On voit plein de gens en fait. Des gosses, des chiens, des vieux.
Puis : des pelles, des pioches, des coups donnés sur des tuyaux, sur les parois en béton d’un abri dont on raconte qu’à l’intérieur, il y aurait une pompe servant à l’irrigation de la bassine. En tous cas, des gens quittent fièrement les lieux avec une espèce de robinet géant.

Après un premier assaut des forces de l’ordre, une centaine de personnes en noir-bleu-de travail-chaussures-de-randonnée, piétine des champs de maïs et fait reculer les gendarmes sur un air de cornemuse. On lance des pierres, des fusées de détresse et des mortiers d’artifice.

Pas mal de bruits familiers mais qui, dans le marais, sonnent différemment. Changement d’acoustique.

Et puis tout à coup, on aperçoit un chevreuil traverser le champ de bataille pendant que deux buses survolent le cortège. Un type s’écrie : « le vivant est avec nous, wesh ! ».

Les gens se frayent un chemin à travers les ronces et la terre sèche.

Arrivés au point de ralliement, un papi déguisé en préfet, gare sa motocyclette devant le camion des Insoumis. On l’entend : « déjà que vous êtes tout le temps à la télé, vous venez aussi nous casser les oreilles ici ?? » On sourit au papi. C’est pas un vrai préfet.

17h et des brouettes :

Fin de la manifestation. Les tracteurs sont arrivés. On entend : « merci aux tracteurs d’avoir fait le déplacement ! » et : « n’hésitez pas à leur offrir une bière ! » On se demande comment faire pour offrir une bière à un tracteur. Pas de solution, tant pis : on se sert dans des remorques qui contiennent oranges, pommes et biscuits. Merci pour le goûter.

Le soleil tape, certains galèrent à trouver de quoi se désaltérer : à croire que toute…

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Auteur: lundimatin