Investig’Action : Assange faisait l’objet d’un véritable acharnement des États-Unis. Il mourrait à petit feu dans des conditions assimilées à de la torture dans la prison de Belmarsh. Et son avenir était plus qu’incertain, avec toujours ce risque d’extradition. Comment expliquer qu’un accord pour sa libération tombe maintenant ?
Viktor Dedaj : Parmi ceux qui suivent l’affaire de près, la rumeur d’un accord possible courrait depuis un bout de temps. Pour les États-Unis, c’est une façon de ne pas perdre la face et d’obtenir une condamnation. Mais en cas d’extradition et d’un procès pour espionnage sur le territoire US, Assange risquait une peine de 175 ans de prison. Ici, il écopera d’une peine de 52 mois d’emprisonnement déjà purgés à Belmarsh. Cela démontre à quel point la justice n’avait pas beaucoup d’importance dans cette histoire, elle a surtout fait l’objet d’une instrumentalisation politique.
Si cet accord a pu être trouvé maintenant, c’est d’abord parce que l’establishment des États-Unis est divisé. Certes, les services de renseignements voulaient la peau d’Assange. Mais dans la course à la Maison-Blanche, cette libération est sans doute la seule chose positive que Biden pourra faire valoir auprès d’une partie de son électorat.
Ensuite, les États-Unis s’étaient eux-mêmes fourrés sur une voie de garage. En février dernier, devant statuer sur la possibilité pour la défense d’Assange d’introduire un ultime recours, la Haute Cour britannique avait demandé des garanties à Washington. C’était la première fois que deux juges semblaient vraiment prendre l’affaire au sérieux. Ils s’inquiétaient notamment de savoir si, en tant que citoyen australien, Assange pourrait bénéficier du premier amendement dans le cadre d’un éventuel procès sur le territoire US. La réponse à ces garanties est arrivée le dernier jour du délai imparti. Elle n’émanait pas du…
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Auteur: Viktor DEDAJ