5 janvier 2024, trois féminicides et un menteur : Éric Dupond-Moretti

Deux salles, deux ambiances. Ce mardi 2 janvier, le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a voulu faire sa rentrée politique sur la « baisse de 20 % » des féminicides en 2023 par rapport à l’année passée. L’occasion pour le ministre de saluer un « engagement de la justice française pour endiguer les féminicides [qui] porte tout de même ses premiers fruits ». Cet encouragement passe mal. Car le même jour, le collectif NousToutes publiait un autre chiffre : deux féminicides étaient déjà à déplorer alors que l’année 2024 n’avait commencé que depuis quarante-huit heures. Un bilan qui s’est depuis alourdi : une troisième femme est morte étranglée par son conjoint, le 3 janvier.

En plus de ces drames, le chiffre donné par Éric Dupond-Moretti – 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022 – est contesté par plusieurs associations et collectifs féministes, dont NousToutes. « C’est une opération de com’ morbide », dénonce Maëlle Noir, membre de la coordination nationale de NousToutes. « Le ministre utilise des chiffres tronqués qui ne reflètent pas la réalité pour se féliciter de politiques publiques mises en place dont on sait qu’elles manquent cruellement de moyens. »

Le premier féminicide de l’année 2024 a eu lieu à Bourail, en Nouvelle-Calédonie, le 1er janvier. Le procureur de la République, Yves Dupas, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête, a précisé que la victime avait 29 ans et qu’elle était mère de trois enfants. Son compagnon, mis en cause par la justice, est connu des autorités pour usage de stupéfiants, vols aggravés et violences volontaires. Il a disparu avant l’arrivée des secours est, encore aujourd’hui, recherché par la gendarmerie.

Les annonces faites par Éric Dupond-Moretti au Figaro sur les 94 féminicides en 2023 ne comportaient aucun mot pour les victimes du 1er et du 2 janvier.

C’est dans le…

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Auteur: Hugo Boursier