50% femme-50% homme


Comme beaucoup de films de George Cukor, Pat and Mike (1952) est centré sur un personnage de femme, et raconte l’histoire de son affirmation et de son émancipation, individuelle, affective et sociale. Comme dans d’autres films de Cukor également, à la remise en cause, souvent drôle, de la domination masculine, s’ajoute une contestation non moins joyeuse de l’ordre des genres [1] : en témoigne le couple très étrange (queer) qui se forme au cours du film entre cette universitaire bourgeoise et athlète, Pat, et le demi-escroc qui va devenir son coach, Mike.

Sortir de l’aliénation du couple : se prendre en charge soi-même

Le personnage de Pat est d’emblée montré – et l’actrice Katharine Hepburn s’y prête à merveille – comme une femme dynamique, énergique, dotée de nombreuses qualités, et d’un caractère bien trempé. Fiancée, elle n’est pourtant pas une jeune fille (elle est veuve). Universitaire, elle pratique de nombreux sports (golf, tennis, mais aussi, nous dit-elle, tir, hockey sur glace, basket, un peu de base-ball et même boxe – en catégorie poids plume toutefois…), à un niveau excellent et sans grands efforts. Dès la première séquence, on la voit, exaspérée par les conseils condescendants d’une joueuse de golf, la renvoyer dans les cordes par quelques répliques bien senties.

Malgré ces atouts, Pat porte en elle une faiblesse fondamentale. Cette faiblesse se révèle au moment où elle joue, et quand son fiancé, Collier, la regarde : le regard de ce dernier, a priori tendre mais plein de paternalisme, en apparence encourageant, en réalité autoritaire, la pétrifie au sens propre du terme, comme si elle voyait quelque chose de terrifiant en face d’elle, de sorte qu’elle perd tous ses moyens, au sens propre du terme encore. Elle porte sa main à sa bouche, comme pour se ronger les ongles… et rate tous ses coups. Alors qu’elle est une sportive accomplie, elle multiplie les fautes…

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Auteur: Sylvie Tissot