Marceau Coupechoux est professeur à Telecom Paris et à l’École polytechnique.
Cet été, China Unicom, l’un des grands opérateurs de téléphonie mobile chinois, a éteint ses antennes 5G pendant la nuit dans la ville de Luoyang. Il faut dire que la facture énergétique des opérateurs semble s’accroître significativement avec l’introduction de la nouvelle génération de réseaux mobiles. Selon le site spécialisé LightReading, certaines régions et villes chinoises auraient même décidé de subventionner l’électricité dédiée à la 5G.
Que sait-on exactement de la consommation électrique des réseaux 5G ? Il est difficile de s’y retrouver entre opérations de communication, études scientifiques et secret des affaires… La plus grosse part est prise par les sites radio (ou stations de base), c’est-à-dire les groupes d’antennes que tout un chacun peut apercevoir en levant la tête en ville, sur les bâtiments, ou à la campagne, en haut de pylônes. Ces stations incluent plusieurs antennes, des émetteurs/récepteurs, des cartes électroniques qui traitent le signal radio, une alimentation, éventuellement un système de refroidissement, etc. L’architecture exacte dépend de l’équipementier (par exemple Ericsson, Nokia ou Huawei) et la consommation exacte de chacun des composants n’est pas publique. Or, une chose est sûre : plus il y a d’utilisateurs à servir, plus la station consomme d’énergie. Même en l’absence d’abonnés, la nuit par exemple, une puissance minimale est nécessaire pour que la station puisse signaler sa présence. Et quand les générations se succèdent, 2G, 3G, 4G, et que les fréquences s’accumulent, il faut ajouter de nouveaux composants et la consommation augmente.
Sur la figure de gauche ci-dessous, j’ai représenté le nombre de stations en France tous opérateurs confondus en fonction des technologies qu’elles supportent, en utilisant la base de données des émetteurs de plus…
Auteur: Reporterre
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