6 janvier 2021 : un « coup » qui fera date

François Bouchot. — « Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint-Cloud. 10 novembre 1799 », 1840.

Le 6 janvier 2021, les partisans du candidat vaincu Donald Trump envahissaient le Capitole alors que se déroulait la certification des résultats de l’élection présidentielle américaine. Les représentants et sénateurs étaient évacués. Des coups de feu étaient tirés, faisant cinq morts dont deux dans l’enceinte parlementaire. Le président « élu » Joe Biden parlait d’insurrection et intimait à son rival de rappeler à l’ordre ses partisans. Après les avoir clairement encouragé à contester l’élection, celui-ci leur demandait de rentrer chez eux tout en maintenant ses accusations de vol électoral. Cet événement a forcément surpris, comme en témoigne la faiblesse des effectifs de police protégeant le Capitole. Ils surprennent encore. Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, son respect de la démocratie avait été régulièrement mis en doute. De la production de fake news aux propos farfelus, en passant par les gestes intempestifs, l’ignorance de la légalité, le mépris des convenances officielles, les insultes, les violations délibérés des règles légales, l’affinité avec les dictateurs de la planète, la cour faite aux Américains d’extrême droite et autres indices, on se demandait comment le candidat à sa réélection réagirait en cas de défaite. Il l’avait écartée par anticipation en accusant ses adversaires de tricher plusieurs mois avant l’échéance. Ces alarmes servaient généralement à se rassurer, non point vis-à-vis de Trump mais quant à la solidité des institutions démocratiques américaines. Comment un régime établi depuis si longtemps pouvait-il être menacé ? Les spécialistes les plus reconnus rassurèrent donc à profusion. Pourtant, le 6 janvier 2021, l’invasion du Parlement conduisit immédiatement à réviser les certitudes en…

Auteur: Alain Garrigou
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