7 conseils pour mobiliser ses collègues et déclencher une grève

Il y a fort à parier que si vous ne vous adressez à l’ensemble de vos collègues que pour lancer, la veille d’une journée nationale, une grève, peu vous suivront. L’expérience montre que c’est le travail de terrain de longue haleine qui paye. Il faut, bien avant une grève, que le collectif de travail soit uni et que sa colère (et ses espoirs) le fédère. C’est une méthode qui, aux Etats-Unis, se nomme le « community organizing » : cela peut sembler étrange de s’inspirer du syndicalisme anglo-saxon, mais ce serait ignorer qu’en ce moment les syndicats américains obtiennent d’importantes victoires sur leur patronat et leur classe dirigeante. Pour le journaliste de Jacobin (magazine socialiste états-unien), Cole Stangler, « les syndicats français ne déploient pas le genre de tactiques d’organisations internes qui sont répandues chez les plus efficaces organisations syndicales aux Etats-Unis : des entretiens en tête-à-tête pour recruter des nouveaux membres sur le lieu de travail, une évaluation minutieuse du soutien des collègues aux différentes initiatives lancées, renforcer le soutien aux grèves en commençant par des actions de plus faible ampleur etc. (…) En France, les syndicats appellent à la grève, espèrent qu’il est entendu et croisent les doigts ».

Quand on est syndicaliste ou élu du personnel, on peut être rapidement submergé par la masse de travail qui est d’autant plus importante que vous êtes peu nombreux à le faire. La « réunionite » créée par le « dialogue social » avec l’employeur, les multiples instances où siéger tendent à éloigner les syndicalistes de leurs collègues. Or, le travail de terrain, qui passe par de multiples interactions individuelles (le droit du travail autorise des élus de CSE ou des délégués syndicaux à se déplacer partout où ils le souhaitent dans une entreprise), des actions ordinaires comme donner un coup de main, conseiller sur une situation, discuter à la machine à café… sont essentielles pour faire de la grève une possible réussite.

C’est ce que recommande Loïc, syndicaliste dans une administration publique : « Je crois au travail de fond, en amont, au quotidien (dans le bureau, au café, etc), au travail de semeur de petites graines, souriant et à l’écoute, sans asséner des grandes vérités qui ne parlent pas toujours à des gens pas toujours politisés qui ont le nez dans le guidon ». Lors de la dernière grève, son service a été le plus mobilisé…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag