Le béton de ciment est depuis un moment reconnu dans l’imaginaire collectif comme un élément négatif, c’est celui des villes grises.
Pourtant il a été à une époque une révolution constructive qui permit de construire vite et pas cher, d’« éponger » les bidonvilles et d’imaginer des solutions pour le logement. Il a séduit nombre d’architectes, de constructeurs, de maçons, d’entreprises, de ministères, d’adjoints à l’urbanisme, de propriétaires, et même d’auto-constructeurs, dans de multiples pays. Aujourd’hui il est notre paysage. Une amie disait « c’est la pierre liquide du XXe siècle ». Le béton est intrinsèquement lié à nos vies et pourtant comme le clame l’appel aux journées d’action du 9 au 12 décembre, il nous asphyxie, littéralement.
Qu’on se le dise, il y a de la beauté dans le béton. Je suis en quelque sorte fasciné·e par ce que ce matériau rend possible de réaliser. Des tentatives architecturales qui ont nourri nos imaginaires, des formes incroyables, des possibilités presque infinies, c’est tout ça le béton.
Et une architecture de béton c’est aussi une architecture de bois, elle nécessite et résulte d’un coffrage, ensemble de planches qui vont définir en négatif le bâtiment à venir. On peut imaginer des formes assez atypiques dès lors que l’on voit comment on va s’y prendre pour en construire le moule. Il y a du beau patrimoine dans toutes ces tentatives d’architectes et de maçon·es qui explorent un matériaux au coeur des transformations sociales de leur époque. Je me souviens de la première fois où j’ai ouvert Bunker archéologie de Paul Virilio, du saisissement face la beauté macabre de ces abris de béton, mais aussi des tentatives obliques de Claude Parent avec qui on a envie envie de déclarer « la fin de la verticale comme axe d’élévation et de l’horizontale comme plan permanent ». On retrouve d’ailleurs le philosophe et l’architecte dans un reportage d’Eric Rohmer de 1966 où après…
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Auteur: dev