Antibes (Alpes-Maritimes), reportage
À Antibes, les méga-yachts s’amarrent à l’abri des regards. Il faut monter sur les remparts, ou glisser un œil à travers le portail du quai, pour apercevoir ces géants des mers. Samedi, les militants d’Attac France ont enchaîné ce portail, bloquant l’entrée du bien nommé « quai des milliardaires ». Les quinze activistes dénoncent le mode de vie des « ultrariches » qui « détruisent la planète ». Une plaque symbolique est posée : le quai des milliardaires devient le « quai des criminels climatiques ».
« Le gouvernement encourage aux petits gestes. On nous dit que c’est important de couper le wifi ou de baisser le chauffage. Et dans le même temps, rien n’est fait pour empêcher les ultrariches de détruire la planète, dit le porte-parole d’Attac France, Raphaël Pradeau. Comment justifier que ces bateaux font des tours en rond dans l’eau pour s’amuser tout en crachant 4 000 litres d’essence pour 100 kilomètres ? » La veille, les activistes avaient bloqué l’aéroport du Bourget d’où décollent les jets privés. Ces deux actions conjointes font suite à l’appel lancé par Attac pour « désarmer les criminels climatiques ». Les militants demandent l’interdiction des méga-yachts et des jets privés, la fin des subventions aux énergies fossiles et, plus largement, la taxation des superprofits.
Les activistes ont bloqué l’accès au quai pendant une heure.
Lui aussi a été rebaptisé. Derrière le portail, le méga-yacht Al Raya est à quai. Avant, il s’appelait Dilbar. Son nom change en fonction des propriétaires, d’abord un oligarque russe et aujourd’hui une famille du Bahreïn. Selon le compte Twitter Yacht CO₂ Tracker, le navire a brûlé, lors d’une croisière entre le 27 août et le 8 septembre, 110 000 litres de carburant, soit 280 tonnes de CO₂. Une consommation équivalente à 28 ans de vie d’un Français moyen. Avec ses 110 mètres, Al Raya a toute sa place au quai des milliardaires. Le port Vauban d’Antibes se targue d’être le « premier port de plaisance de Méditerranée ». « Fleuron du yachting international », il dispose de 18 postes d’amarrage pour des yachts mesurant jusqu’à 160 mètres.
1 200 litres par heure
C’est Stéphane qui a enchaîné le portail. Il laisse sortir, mais personne n’entre. Il y a dix ans, ce Niçois était matelot à bord de yachts entre 24 et 40 mètres. « Un bateau rapide, ça peut consommer 1 200 litres par heure en faisant du 25 nœuds. Tout ça pour…
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Auteur: Reporterre