À Bar-le-Duc, une mobilisation vibrante des « malfaiteurs » antinucléaires

Les 1er, 2 et 3 juin se tient à Bar-Le-Duc le procès de sept militants qui luttent contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets radioactifs. Ils sont soupçonnés d’association de malfaiteurs. Reporterre, présent sur place, fait le récit quotidien des audiences et des mobilisations de soutien aux prévenus.


Bar-le-Duc (Meuse), reportage

Il y a comme un petit air d’été, ce mardi 1er juin. Il est huit heures et demie du matin, et sur les hauteurs de Bar-le-Duc, modeste ville meusienne de 15 000 habitants, le soleil emplit les rues. À cette heure, les hirondelles profitent encore du calme des ruelles. Mais cela ne va pas durer : cette journée est la première d’une mobilisation antinucléaire d’envergure nationale. Les militants se sont donné rendez-vous devant le tribunal de grande instance de la ville. Celui-ci est en effet pendant trois jours le théâtre de l’un des procès les plus médiatiques du moment : sept militants antinucléaires comparaissent pour avoir, en août 2017, participé à une manifestation non déclarée contre le projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo.

Sur la place Saint-Pierre, devant le tribunal, les premiers soutiens s’installent. Plusieurs stands sont montés, dont ceux de Greenpeace, du réseau Sortir du nucléaire, de la Confédération paysanne ou encore d’Amnesty International. Un point d’accueil et d’information est aménagé, ainsi qu’un stand de maquillage, une buvette et une petite cuisine mobile. Jean-Pierre Simon, agriculteur haut-marnais engagé dans la lutte depuis ses débuts, est monté sur ressorts : « C’est du boulot, il faut que tout soit prêt avant que le gros de la foule débarque. » Les dernières banderoles sont accrochées, des bancs sont installés sur la place. De faux barils de déchets nucléaires sont positionnés devant le tribunal, servant tour à tour de plateaux de jeux d’échecs et de tambours.

Un point d’accueil et d’information est installé, pour que tous se documentent sur le projet Cigéo. © Quentin Zinzius/Reporterre

De l’autre côté de la place, Canopée, un habitant de la Maison de résistance, est lui aussi aux petits soins pour que tout soit prêt à temps. « Il faut accueillir convenablement tout ce petit monde », lance-t-il. Et très vite, ce petit monde s’agrandit. Les manifestants locaux se fondent dans une foule de jeunes gens, accourant des quatre coins de la France, voire d’Europe — quelques Allemands ayant rejoint les rangs dans la matinée — pour participer à cette…

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Auteur: Quentin Zinzius Reporterre