À Barcelone, les femmes repensent la ville

Changement climatique, Covid-19, violences policières, chômage des jeunes… Le fond de l’air est triste. Mais il se passe aussi plein de choses revigorantes. Cette semaine, Reporterre vous présente des initiatives pleines d’espoir, qui rompent avec le système dominant. On peut vivre autrement, coopérer, s’émanciper, s’inspirer les unes les autres. Bonne lecture !


  • Barcelone (Espagne), reportage

« Tu vois ces bancs, là ? Ils sont tout neufs, ce sont les gens âgés du quartier qui les ont demandés. » Fièrement assise sur un banc public, Marta Fonseca observe les passants. Cette architecte a créé le collectif Punt 6 avec quatre autres femmes, sociologues et urbanistes. Depuis plus de quinze ans, elles militent pour intégrer l’urbanisme féministe aux plans d’aménagement de Barcelone. « On a construit une ville de plus en plus loin des besoins immédiats des gens, déplore Marta. La vie quotidienne a une vraie complexité, nos activités ne se résument pas à des travaux productifs. » Au fil du temps, le collectif est devenu coopérative et participe, aujourd’hui, au renouvellement de la ville.

Son objectif : rendre les espaces publics accessibles à tous et toutes, quel que soit leur genre, leur classe, leur âge… L’urbanisme féministe vise ainsi à inclure la vision des femmes, mais aussi celle des enfants ou des personnes âgées, par exemple. Pourquoi l’appeler féministe alors ? « Féministe, c’est un concept, sourit l’architecte. On a commencé à comprendre que l’espace n’est pas neutre : il est patriarcal et capitaliste. Parler de féminisme est une façon de le retourner, d’inverser les priorités. »


Marta Fonseca : « L’espace n’est pas neutre : il est patriarcal et capitaliste. »

« Tellement de femmes y travaillaient déjà ! »

Ce retournement, la mairie de Barcelone — dirigée par Ada Colau, édile soutenue par Podemos — a voulu s’y frotter. En 2017, elle a mis en place…

Auteur: Reporterre
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