À bas la mauvaise République ! – la chronique de Joseph Andras

Comme nous, l’écrivain Joseph Andras a bien la rage. C’est pourquoi nous l’accueillons régulièrement pour une chronique d’actualité qui affûte nos armes et donne du style à nos frustrations.


Qu’on ne compte pas sur nous pour cracher sur Mélenchon : les maîtres sont déjà là pour ça. Nous dirons ce que nous avons à dire de lui le jour où, dans ce pays, les privilèges auront été abolis. Ce jour-là, oui, nous dirons sa trop grande modération.

Le 1er mai dernier, Mélenchon a discouru quelques minutes à Paris. Et voilà qu’entre deux phrases : « À bas la mauvaise République ! » La secte macroniste pousse depuis des cris aigus.

Une députée des Hauts-de-Seine a vu là « des propos de factieux ». Un député des Français établis hors de France a découvert un « putschiste » et un autre, de l’Essonne, « un pastiche de dictateur ». Une députée d’Aix-en-Provence s’est improvisée thérapeute et historienne : « Quel fou furieux ! Belle imitation de Staline. » Mais d’une Histoire bien à elle : Mélenchon est entré en politique comme partisan de Trotsky – c’est-à-dire, Madame la députée, l’homme que Staline a assassiné (vous pourrez vérifier sur Internet, il faut taper sept lettres en commençant par le T). Un des philosophes de la cour l’a même qualifié de « veste brune ». Que cet homme ait, il n’y a pas si longtemps, confié qu’il eût mieux aimé voter pour Le Pen que pour Mélenchon ne saurait toutefois surprendre. C’est même une vieille affaire. Lorsque le vent bat fort l’époque, les privilégiés rampent devant la première ordure venue plutôt que d’appuyer un modeste front populaire.

Le monarque en personne s’en est ému. Il accuse l’ancien candidat social-démocrate de « faire la courte échelle au R». Jamais, pourtant, le parti du SS Pierre Bousquet ne s’est mieux porté que sous son règne à lui.

Or Mélenchon n’a rien signifié d’autre que…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag