À Bordeaux, une consultation pour protéger couples et bébés de la pollution

« Quels types de logements rénovez-vous ? Le risque majeur est l’exposition au plomb, avec des effets avérés sur la reproduction mais pas seulement. Attention quand vous êtes appelé à travailler sur un logement ou une échoppe construit avant 1949 », conseille la Dr Fleur Delva, médecin en santé publique au centre Artemis du CHU (centre hospitalier universitaire) de Bordeaux. De l’autre côté du bureau, Thomas, artisan-peintre de 35 ans, et Marion, comptable de 32 ans, l’écoutent avec attention. « Oui, je pourrais être exposé à des poussières en décapant, confirme le jeune homme. Heureusement, je n’ai travaillé qu’une ou deux fois sur ce type de bâtiment. » « Parfait, vous échappez à la plombémie, cette prise de sang destinée à vérifier que vous n’êtes pas intoxiqué », sourit la soignante.

Connaissance des pictogrammes et en particulier celui signalant des produits cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), utilisation de white spirit « dont les effets néfastes sur la spermatogenèse [processus de fabrication des spermatozoïdes par les testicules] sont avérés », équipements de protection professionnels mais aussi aération, produits ménagers, alimentaires et cosmétiques utilisés à la maison… Pendant près d’une heure, la Dr Fleur Delva interroge les conjoints sur leurs expositions à divers polluants et leur délivre des conseils personnalisés. « Nous vous ferons parvenir un compte-rendu écrit de la consultation, les prévient-elle en les raccompagnant. Et vous monsieur, n’hésitez pas à nous envoyer des photos des étiquettes des produits que vous utilisez pour que nous puissions vous faire une analyse de danger — nous ne pouvons pas nous adresser directement à votre service de santé au travail, puisque vous êtes indépendant. »

Les couples sont interrogés par la Dr Delva sur leur exposition aux polluants, au travail et à la maison. © Mathieu Génon/Reporterre

Le jeune couple installé au Bouscat (Gironde) essaie de concevoir un enfant depuis quatre ans. Le gynécologue qui le suit dans le cadre de son parcours de procréation médicalement assistée (PMA) l’a adressé au centre Artemis. Mis en place en 2016 en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, l’Anses et Santé publique France, ce dernier propose une consultation d’évaluation des expositions environnementales aux couples infertiles, ainsi qu’aux femmes enceintes souffrant de maladies de la grossesse ou dont le fœtus présente des malformations…

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Auteur: Émilie Massemin, Mathieu Génon Reporterre