« À bout de souffle », la centrale nucléaire de Tricastin va fêter ses 40 ans

Le 26 juin, la centrale nucléaire de Tricastin, située entre la Drôme et le Vaucluse, fêtera ses quarante ans. La date est cruciale car la centrale a justement été conçue pour fonctionner… quarante ans. L’heure de sa fermeture a-t-elle donc sonné ? Rien n’est moins sûr : dès 2009, EDF annonçait vouloir prolonger la durée de fonctionnement de ses centrales jusqu’à cinquante ou soixante ans. Plus récemment, en février dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rendu une décision générique sur les trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW) (les plus anciens du parc nucléaire) ouvrant la voie à leur prolongation pour dix ans. Le gendarme du nucléaire doit désormais se prononcer réacteur par réacteur, après un examen approfondi des installations.

Ce « réexamen périodique » permet de contrôler l’état de chaque réacteur au regard des normes actuelles, et de réévaluer leur sûreté pour s’approcher de celle des réacteurs les plus récents, de type EPR. Le réacteur 1 de Tricastin a été le premier à passer ce test en 2019. Conclusion ? De lourds travaux de maintenance sont nécessaires pour qu’il puisse continuer à fonctionner. Il faudra attendre 2022 pour que l’Autorité se prononce officiellement sur sa prolongation. Si elle est approuvée, EDF aura encore six ans pour renforcer sa sûreté. « Les travaux ont déjà commencé, et quand ils seront terminés, on arrivera quasiment aux cinquante ans », note Roland Desbordes, porte-parole de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) et membre de la commission locale d’information du Tricastin (Cligeet). Preuve, selon lui, qu’il n’y a « pas de réelle remise en cause de cette prolongation, de ses risques, de ses coûts et de sa faisabilité ».

La banderole déployée devant le siège social d’EDF, le 28 mai 2020. © Réseau Sortir du nucléaire

En attendant le verdict de l’ASN, les militants antinucléaires n’ont en tout cas pas oublié l’anniversaire de Tricastin. Une manifestation est prévue le 26 juin à Montélimar (Drôme), rassemblant des associations (Sortir du nucléaire, Greenpeace, France Nature Environnement, Alternatiba…), des syndicats (Confédération paysanne, Confédération nationale du travail) et des partis politiques (Europe Écologie-Les Verts, la France insoumise). Le mot d’ordre : « Quarante ans, ça suffit ! » « La centrale de Tricastin est la pire de France, en particulier son réacteur 1. Or, il y a un enjeu particulier…

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Auteur: Angela Bolis Reporterre