À Brest, un îlot de résistance contre la surexploitation des océans

Brest (Finistère), reportage

Cette semaine se tiendra à Brest le One Ocean Summit, un sommet international de la mer qui réunira chefs d’État et différents acteurs de la mer. Au cœur des échanges : la protection des océans, « l’économie bleue », et un traité sur la haute mer pour donner un cadre juridique aux activités maritimes sur cette surface « sans gouvernance » qui représente 45 % de la planète.

Face à cet évènement, une dizaine d’habitants, d’amoureux de la mer et des pêcheurs se sont rassemblés il y a peu pour proposer une autre vision de l’écologie et des océans. Le collectif VivesEaux est né et, avec lui, les Soulèvements de la mer. ils se sont retrouvés pendant trois jours à Brest pour un « contre-sommet », avec conférences, discussions collectives et projections de films.

Thibault et Charlène font partie de l’association Pleine Mer. Ils défendent la pêche artisanale face aux bateaux-usines et « luttent contre la privatisation des océans ». © Juliette Cabaço Roger / Reporterre

« Comment en 2022 peut-on encore nous présenter l’économie bleue comme une solution ? Alors qu’on voit le désastre que donne le développement durable sur terre ? » Catherine Le Gall est journaliste et autrice de L’imposture océanique, le pillage « écologique » des océans par les multinationales. Exploration minière sous-marine, aquaculture industrielle, parcs éoliens offshore, développement du tourisme… Les leviers de la « croissance bleue » sont multiples, la recherche de profit et d’exploitation des ressources centrale, quitte à malmener des écosystèmes déjà fragilisés.

Pourtant, le One Ocean Summit affiche son souhait de préserver de vastes étendues des océans, sous forme d’aires marines protégées, et de généraliser le principe de « neutralité carbone », que les multinationales pollueuses atteignent grâce à la « compensation carbone ». Ces objectifs sont critiqués par Alain Le Sann, du collectif Pêche et développement. Ce dernier dénonce « une monétisation et privatisation de la nature », citant des multinationales qui, pour compenser leurs émissions de CO₂, replantent des mangroves en s’appropriant des zones et excluant des pêcheurs locaux. « Les ONG libérales sont le fer de lance du colonialisme bleu, en devenant des gestionnaires privés des aires marines protégées. Et la nouvelle génération de leurs dirigeants provient du monde de la finance, où la démarche démocratique ne fait pas partie des habitudes. »

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Auteur: Reporterre