À Bure, l'État empêche des antinucléaires de s'installer

Gondrecourt-le-Château (Meuse)

Dans la Meuse, la répression contre la lutte antinucléaire prend plusieurs visages. Il y a la procédure d’expropriation que vient de lancer l’Andra, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs : il faut bien laisser la place à la construction de Cigéo, le centre de stockage de déchets. Il y a aussi les mille et un tracas administratifs, plus insidieux, dont use l’État pour empêcher toute installation pérenne des militants antinucléaires.

« Les défenseurs de Cigéo veulent à tout prix casser le lien qui se tisse entre les villageois et les militants qui s’installent sur le territoire. Il y a eu la répression policière, la judiciaire et maintenant l’administrative ! » dit Mila, opposante à Cigéo arrivée à Bure il y a une dizaine d’années. Elle est bien placée pour en parler : elle qui voulait acheter une maison à dix minutes en voiture de Bure, à Tourailles-sous-Bois, pour y élever des chèvres avec son compagnon, s’en trouve empêchée. Maire, préfet… Toute la hiérarchie étatique s’est mobilisée pour empêcher l’installation du couple, usant d’une myriade d’arguments. Pour « casser le lien » donc, et éviter la naissance d’une zad ?

« Les maisons tombent en ruine, les propriétaires préfèrent les abandonner. Les seules personnes prêtes à les retaper pour vivre sur une future poubelle atomique sont celles qui luttent contre le projet Cigéo », résume Jean-Claude Perrin. Qui n’avait pas vraiment l’âme militante avant de croiser la route des opposants au projet industriel qui menace d’enterrer dans le sous-sol de la Meuse des déchets nucléaires. Un confinement censé tenir 100 000 ans. Ce menuisier en retraite est pourtant bien à leurs côtés lors des Rencontres printanières anti-autoritaires contre le nucléaire, le nouveau temps fort de la lutte organisé autour de Bure du 17 au 23 avril.

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Auteur: Franck Dépretz