À Bure, un camp festif et féministe contre le nucléaire

Gondrecourt-le-Château (Meuse), reportage

Samedi 21 août, lors de la Criée — un moment où sont lus des messages déposés anonymement dans une petite boîte —, proposition avait été faite de confectionner une banderole de soutien aux exilés et exilées afghans et afghanes. Le lendemain, on retrouvait Sam et Mireille, pinceaux à la main et peinture sur les doigts, en train de la réaliser avec application. Un beau résumé du camp antinucléaire des Rayonnantes, en somme : de l’autogestion, de la débrouille et de l’entraide, une envie de réinscrire le nucléaire dans son système « autoritaire » global, et surtout beaucoup de bienveillance pour les « copaines », d’où qu’ils et elles viennent.

Lancé le 16 août et se tenant jusqu’au 26 août, cet événement se voulant « festif et déterminé » est organisé près de Bure par un collectif actif dans la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets nucléaires dans ce petit village du sud de la Meuse. Porté depuis plus de vingt ans par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), et combattu depuis autant d’années, ce projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) prévoit pour 2035 l’enfouissement à 500 mètres de profondeur de 85 000 m³ de déchets nucléaires extrêmement dangereux, lesquels resteront radioactifs jusqu’à des centaines de milliers d’années.

Alors que l’Autorité environnementale a rendu il y a quelques mois un avis pointant notamment une prise en charge « pas toujours suffisante » des enjeux environnementaux par l’Andra, laquelle a déposé en août 2020 une demande d’utilité publique pour son projet, les Rayonnantes entendent ainsi montrer que la mobilisation contre Cigéo — et tout ce que ce centre incarne — ne faiblit pas, la population et les élus du coin étant en outre de plus en plus opposés au projet d’après les activistes.

« Ce camp est dans la continuité des oppositions précédentes, avec l’idée de donner une nouvelle fois de l’espoir, et de dire que ce projet complètement fou n’est ni souhaité ni souhaitable, que ce soit au niveau local ou national », résume Charlotte, rencontrée lors d’une conférence de presse organisée à la Maison de la Résistance, à Bure (en raison de la répression policière et judiciaire touchant le mouvement depuis ses prémisses — voir le procès pour “association de malfaiteurs” visant sept activistes antinucléaires ayant eu lieu à Bar-le-Duc en juin —, un protocole strict est mis en place…

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Auteur: Reporterre