À Chantilly, des citoyens aident les scientifiques à « sauver la forêt »

Forêt de Chantilly (Oise et Val-d’Oise), reportage

Un groupe prélève des échantillons au sol, certains prennent des notes, d’autres s’attellent à cartographier l’espace… En ce début juillet, les bénévoles du collectif Ensemble, sauvons la forêt de Chantilly s’activent au milieu des arbres de cette forêt. Objectif : la maintenir vivante pour les cinquante années à venir. Car si à première vue elle semble en parfait état, avec ce feuillage vert sombre omniprésent, quand on lève les yeux, le paysage est moins idyllique : de nombreuses branches sont dégarnies.

« Vous voyez là, l’arbre est en train de dépérir. » Daisy Copeaux, directrice du domaine forestier et immobilier du château de Chantilly, situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Paris sur les départements de l’Oise et du Val-d’Oise, tend le bras vers un chêne pédonculé, essence qui constitue les deux tiers de la forêt. Si son feuillage est touffu, certaines branches situées à son sommet sont complètement nues. L’arbre manque d’eau. S’il continue à puiser dans ses réserves, il finira par mourir, comme celui qui se trouve à quelques mètres de lui et dont le feuillage est inexistant.

40 % du domaine de Chantilly est touché par le dépérissement. © Mathieu Génon / Reporterre

Pour éviter cela, le collectif tente de comprendre comment sauver la forêt. Depuis la mi-mars et jusqu’à fin juillet, les bénévoles s’adonnent à une tâche colossale : réaliser la cartographie la plus fine possible des 6 300 hectares que compte le domaine. Leur mission est importante, puisqu’en plus de ces bénévoles et usagers de la forêt (qu’ils soient chasseurs ou issus d’associations de défense de l’environnement), le collectif réunit de nombreux experts : l’Institut de France, propriétaire de la forêt, mais aussi une quarantaine de chercheurs, des instituts de recherche et les pouvoirs publics locaux.

Bénévoles et scientifiques à Chantilly. © Mathieu Génon / Reporterre

« L’état actuel est critique »

Une équipe conséquente, à la hauteur de l’urgence. Car ces chênes en difficulté sont loin d’être des cas isolés dans la forêt de Chantilly. Ce domaine est « une sentinelle du réchauffement climatique, explique Daisy Copeaux, et son état actuel est critique ». « Ici, on a cinq ans d’avance sur le réchauffement climatique en raison du climat sec et de la nature sableuse du sol », qui retient peu l’eau de pluie, confirme Hervé Le Bouler, conseiller scientifique de la…

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Auteur: Reporterre