À Clermont-Ferrand, ils marchent pour des alternatives au tout-voiture

Climat
Luttes

Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), reportage

« Ce n’est pas le bon Amazon(e) qu’on détruit. » Pancarte tenue en direction du ciel, un enfant s’émerveille de la chorégraphie qui se joue devant lui. Une dizaine de femmes, en bleu de travail, alertent en musique sur le désastre écologique qui se joue sous nos yeux. Place de Jaude, à 15 heures, sous la pluie, ils sont quelques centaines à avoir répondu à l’appel pour la marche pour le climat. « C’est vrai que l’actualité nous détourne de cette urgence climatique, et en même temps, la guerre contre l’Ukraine nous rappelle que les énergies fossiles sont une vraie question », dit un manifestant.

Ce rappel des énergies fossiles est bien présent dans le Puy-de-Dôme. Majoritairement rural, les habitants du département ont besoin de la voiture pour la plupart des trajets. « Ici, on a un réel problème concernant les transports en commun, explique Grégoire, de Greenpeace 63. Nous n’avons quasiment plus de trains. Et les élus ont préféré réinvestir dans la ligne aérienne Clermont-Orly que de se concentrer sur le ferroviaire. De façon plus locale, nous manquons de transports en commun. Il y a peu de bus en dehors du centre-ville de Clermont-Ferrand. »

Si la ville a décidé de développer les pistes cyclables, il reste difficile de faire du vélo dans les moyennes montagnes. « J’ai loué un vélo électrique à 250 euros le trimestre, ça me revient moins cher que d’en acheter un. Certes, il reste la problématique des batteries et de l’extraction de lithium. Mais ici, il m’est impossible de me déplacer avec un simple vélo. On a trop de côtes », confie, tout sourire, un manifestant.

© Eloïse Lebourg/Reporterre

« La bataille est politique »

Les dossiers locaux sont débattus dans la foule : la ligne Orly-Clermont financée par les subventions publiques ; les fermetures de lignes de train ; mais aussi, le dossier Volvic, où la filiale Eau de Danone a été autorisée à pomper l’eau même en période de sécheresse. Tout comme Limagrain qui a le droit de pomper dans les nappes pour arroser les champs de maïs.

« La crise écologique c’est aussi et surtout une crise sociale, dit une manifestante. Ici, les gens ont les moyens d’être là, dans la rue avec leurs pancartes. Tu ne peux lutter contre le réchauffement climatique que quand tu as les moyens. Mais manger bio, bien s’habiller, isoler sa maison, tout ça a un coût. »

« Mon unique but, c’est de maintenir la planète pour la rendre…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Eloïse Lebourg Reporterre