A Grenoble, un collectif citoyen réinstalle des cabines téléphoniques, une première mondiale

Le collectif Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques (Oirct) milite depuis un an pour obtenir la remise en place de 22 cabines dans l’ensemble de la ville de Grenoble. Si la mairie n’a pas encore autorisé le projet, les membres du collectif ont décidé de franchir une nouvelle étape et d’installer d’eux-mêmes des cabines. L’une d’entre elles a été inaugurée au sein du parc Marliave, ce 25 mars 2022.

Existantes pendant une vingtaine d’années en France, entre leur apogée avec l’installation de 300 000 cabines en 1997 et la suppression des 5450 cabines encore en service en 2017, les cabines téléphoniques reviennent finalement à travers ces installations sauvages.

Les conditions qui ont mené à son déclin sont attribuées à la croissance de la téléphonie mobile. Mais l’explication serait-elle plus nuancée ? Le journal indépendant Le Postillon s’est penché sur la question. Dans un article publié début 2021, il détaille :

« Que serait devenu le monde si les cabines avaient été moins chères ? Par exemple, si on avait pu prendre un abonnement pour des appels illimités au même prix qu’un forfait de portable ? Si on avait pu récupérer sa pièce au lieu de la perdre dès qu’on tombait sur un répondeur ? Leur disparition est-elle la conséquence ou la cause de l’invasion des portables ? À quel point la négligence avec laquelle elles ont été entretenues a accéléré leur chute ? »

L’article a reçu de bons retours qui ont motivé le média à créer l’Oirct au printemps de la même année, afin de mobiliser une lutte concrète pour la réinstallation de 22 cabines téléphoniques dans Grenoble. Une première cabine téléphonique éphémère et mobile invitait les passants à téléphoner le 22 octobre 2021, avant l’inauguration d’une cabine qui se veut pérenne et qui est gratuite, le 25 mars 2022. “Une première mondiale”, selon le collectif.

Vincent, membre de l’Oirct, développe pour La Relève et La Peste que le but est avant tout de mettre en avant un objet collectif et mutualisé, sur lequel on ne peut pas faire de statistiques, contrairement aux portables, qui sont personnels :

« Actuellement, les smartphones sont fliqués et contrôlés. C’est une question de liberté, même dans les services publics »

Annay (Nièvre, France) , cabine de téléphone public – Crédit : François GOGLINS

Alice Lecomte estime pour le quotidien régional Ouest-France : « Nous voulons lutter contre la…

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Auteur: Maïté Debove