À Grenoble, une convention citoyenne pour gérer les effets de la crise du Covid-19

Les citoyens ont-ils leur mot à dire dans la gestion d’une crise comme celle du Covid-19 ? La question finirait presque par paraître incongrue tant le pouvoir actuel s’est jusqu’à présent bien gardé de se la poser. Avec son désormais célèbre conseil de défense, protégé par la confidentialité du bunker de l’Élysée – le bien-nommé « PC Jupiter », un poste de commandement exigu situé plusieurs mètres sous terre – c’est peu dire qu’Emmanuel Macron ne s’est guère embarrassé de ces considérations.

Son approche est même à l’exact opposé : réuni en tout petit comité, tenu au secret-défense, ce conseil est vite devenu l’organe préférentiel pour affronter la pandémie et adopter toutes les grandes décisions, au gré des confinements, des couvre-feux et des reconfinements. Convoqué près d’une cinquantaine fois au cours de l’année 2020, il s’est ainsi substitué aux instances plus traditionnelles et collégiales, tel le Conseil des ministres, progressivement transformé en « simple chambre d’enregistrement ». Sous couvert d’opérationnalité et d’efficacité, le président jupitérien a donc géré la crise du coronavirus comme il gère le pouvoir, de façon opaque et ultraverticale.

Les citoyens reprennent enfin la parole

À Grenoble, on veut pourtant croire que cette réponse n’a rien d’une fatalité. Démocratiser la gestion de cette crise sanitaire, en y faisant participer plus activement la société civile, c’est précisément le sens de l’expérimentation lancée par la ville à travers son « comité de liaison citoyen » spécial Covid-19. « Face à l’action solitaire du Gouvernement, et à ses réponses aveugles aux spécificités du terrain, nous avons nos propres leviers pour faire vivre le dialogue et la délibération collective, à l’échelle municipale », expliquait ainsi le maire écologiste, Éric Piolle, le samedi 7 novembre 2020. Ce jour-là, inaugurant…

Auteur: Barnabé Binctin
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