À Kampala, mieux vaut être réfugié afghan que rapatrié ougandais

Paramilitaires ougandais en formation, base américaine de Al Asad, Irak, 2006.

Photo : Sgt. Marshall Thompson

Avec le Rwanda, l’Ouganda est le premier pays africain a avoir décidé d’accueillir temporairement, à la demande de Washington, des réfugiés afghans partis, courant août, dans le sillage du retrait des troupes américaines et de l’OTAN.

Lire aussi « Vers la fin des guerres sans fin ? », Le Monde diplomatique, septembre 2021.

Deux mille d’entre eux sont attendus dans les semaines à venir à Kampala, la capitale ougandaise. Le 25 août dernier, un premier groupe de 51 personnes rapatriées de Kaboul, aux frais des États-Unis, atterrissait à l’aéroport international d’Entebe. Une occasion pour Mme Esther Anyakun, ministre d’État chargée des Secours, de la préparation aux catastrophes et des réfugiés, de remercier Washington pour avoir choisi Kampala.

« Choisir l’Ouganda comme destination des réfugiés afghans, explique-t-elle dans le quotidien gouvernemental New Vision, a montré la confiance dans la capacité du pays en tant qu’acteur majeur dans les affaires internationales ». Cette décision est motivée, selon la présidence ougandaise, par « sa tradition d’accueil de réfugiés et d’autres personnes dans le besoin ».

La nation est-africaine est le quatrième plus grand pays d’accueil de réfugiés au monde et le premier du continent noir.

Pour le président Yoweri Museveni, réélu pour un sixième mandat début 2021, c’est aussi l’occasion de redorer son image auprès de l’administration Biden, après les élections générales du 14 janvier dernier. Celles-ci « ont été entachées de violences commises par les services de sécurité du gouvernement contre les candidats de l’opposition et de membres de la société civile », notait en février dernier Ned Price, porte-parole du département d’État Américain. « Nous envisagerons une gamme d’actions ciblées contre l’impunité des forces de sécurité », déclarait-il alors. « Il est probable que Museveni, comme il l’a fait en contribuant au maintien de la paix et à la lutte contre le terrorisme, cherche à ne pas pâtir des événements géopolitiques », soulignent Judd Devermont, directeur du programme Afrique du think tank américain CSIS, et son confrère Erol Yayboke.

L’Ouganda n’a pas de relations diplomatiques et bilatérales directes avec l’Afghanistan, les intérêts du pays à Kaboul étant gérés par sa représentation diplomatique…

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Auteur: Jean-Christophe Servant