À la COP26, la Coupe du monde au Qatar fait son greenwashing

Glasgow (Écosse), reportage

À la COP26, la Coupe du monde de football au Qatar s’est vêtue d’un maillot vert. Dans l’enceinte de la Scottish Event Campus, qui abrite le sommet international pour le climat, le pavillon en bois occupé par l’émirat est une ode à la grande messe du football, prévue en novembre et en décembre 2022. Des écrans numériques géants vantent « la première Coupe du monde neutre en carbone ». Les images qui défilent montrent des ouvriers très heureux de travailler sur les chantiers, ou des Qataris ravis de se rendre au stade en trottinette électrique. Dans la pièce, des maquettes représentant les huit stades « durables » bâtis pour la compétition sont exposées sous verre.

« Bien sûr que la Coupe du monde 2022 a toute sa place à la COP26 ! » assure à Reporterre Orjan Lundberg, « expert développement durable » au sein du Supreme Committee for Delivery & Legacy, l’entité responsable de superviser les constructions et infrastructures en projet pour la compétition. L’homme, en costume, apparaît parfois sur les vidéos de promotion qui tournent en boucle derrière lui. Il s’apprête à donner une conférence sur le thème du changement climatique, durant laquelle il louera les technologies utilisées pour la compétition. Notamment des stades vendus comme écolos, comme le Ras Abu Aboud de Doha, entièrement démontable et transportable, car construit à partir de conteneurs.

« Vous savez, au-delà des stades, cette compétition a quelque chose de révolutionnaire pour le Qatar, nous dit-il, enthousiaste. Grâce à elle, nous avons développé le transport public, en construisant notamment le métro de Doha. Nous avons développé des solutions d’énergie renouvelable partout où cela était possible. Nous créons des parcs. Nous compenserons toutes les émissions de gaz à effet de serre que nous ne pourrons éviter [le Qatar n’a jamais précisé comment il s’y prendrait]. En dix ans, le pays a été durablement bouleversé et a largement progressé dans les solutions à faibles émissions de carbone. »

Le Qatar est le pays au monde qui rejette le plus de CO2 par personne dans l’atmosphère, avec 37 tonnes 

Le tableau dépeint par M. Lundberg est aussi propret que le pavillon du Qatar. Mais, dans le petit pays de la péninsule arabique, la réalité serait pourtant bien moins idyllique. Voire carrément sale. « L’idée parfois défendue d’une Coupe du monde totalement écologique est avant tout une action de communication : le Mondial 2022 sera, au…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre