À la COP27, poussons les pays riches à dédommager le Sud

Aurore Mathieu est responsable politiques internationales au sein du Réseau Action Climat (RAC), qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique. Elle nous fait vivre « sa » COP27, en direct de Charm el-Cheikh, en Égypte.


La deuxième semaine de négociations commence en Égypte. Pour le Réseau Action Climat, le gros sujet politique que nous suivons est celui des « pertes et dommages ».

Concrètement, il s’agit des conséquences irréversibles du changement climatique. Cela recouvre par exemple la destruction d’habitations ou de terres agricoles lors de catastrophes naturelles ; ou lorsque les habitants doivent se déplacer à cause de la montée des eaux et qu’ils risquent de perdre leur capital culturel, leur langue, leurs habitudes…

Cela fait à peu près trente ans que les petits États insulaires, menacés de disparition à cause de la montée du niveau de la mer, réclament la mise en place d’un mécanisme financier pour répondre à ces pertes et dommages. Un mécanisme qui serait financé par les pays développés les plus pollueurs, ceux qui sont responsables du changement climatique. Aujourd’hui, cette revendication est de plus en plus soutenue par des pays en Amérique latine, en Asie et en Afrique.

Ce qui existe aujourd’hui dans la « finance climat », ce sont des fonds pour réduire les émissions carbone, ou pour aider les pays à s’adapter. Mais il n’y a pas de fonds pour aider les communautés à se reconstruire, une fois les capacités d’adaptations dépassées. C’est la première fois que ce sujet est mis à l’agenda d’une COP. Enfin !

Depuis la semaine dernière, des « consultations » ont donc lieu tous les deux jours environ, pendant une à deux heures. Tous les pays sont réunis autour de la table, et un facilitateur leur donne la parole à tour de rôle pour qu’ils expliquent leur position. Globalement, les pays du Sud déclarent qu’ils attendent la création d’un mécanisme de financement, et les pays du Nord rétorquent qu’il faut plutôt renforcer les mécanismes existants — des mécanismes en dehors des Nations-Unies, qui présentent pourtant énormément de limites. Le boulot des facilitateurs est ensuite d’essayer de faire converger les différentes positions vers une déclaration commune.

La France bloque

Nous, notre travail, c’est d’aller dans ces négociations. On observe ce qui se dit, on prend note des positions des pays récalcitrants, puis on les rencontre pour essayer de les faire changer de position….

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Auteur: Justine Guitton-Boussion Reporterre