« Le travail le plus dur en France, c’est la livraison. » Accoudé à une table de la Maison des livreurs de Bordeaux, l’homme secoue sa tête, encore coiffée de son casque de moto. « À quel moment la livraison marche le mieux ? Quand personne ne veut être dehors. Quand il pleut, quand c’est la canicule, quand il fait froid… Parfois, on n’arrive même plus à fermer nos sacs tant nos mains sont gelées », mime-t-il avec le bout de ses doigts sur sa sacoche en bandoulière.
Désormais, les livreurs bordelais disposent d’un lieu pour se réchauffer ou se reposer, poser leur imposant sac cubique, charger la batterie de leur téléphones et des vélos, ou juste passer du temps ensemble. L’homme au casque, assis dans la cuisine, s’appelle Youssouf Kamara. Il est président de l’association Amal, pour Association de mobilisation et d’accompagnement des livreurs. « Amal, ça veut aussi dire espoir [en arabe] », précise-t-il.
L’organisation de coursiers a pour but de défendre les droits de ces travailleurs. Elle est partenaire de la Maison des livreurs et a participé à sa création, avec Médecins du monde. Ce lieu, situé à deux pas de la gare de Bordeaux et à quelques coups de pédales du centre-ville, accueille depuis février 2023 des travailleurs ubérisés en quête d’un peu de répit. Il leur permet aussi de se rencontrer puis de s’organiser pour porter leurs revendications, notamment grâce à Amal.
Prévention routière et droit des étrangers
« L’ambition, c’était de proposer un lieu ressource bien situé, qui ouvre à des heures intéressantes pour les livreurs. C’est un lieu de pause, de réparation, d’accompagnement médical et social », tente de résumer Jonathan L’Utile Chevallier. Le coordinateur de la Maison des livreurs, seul salarié de la structure, énumère les missions et les projets construits autour du…
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Auteur: Emma Bougerol