Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), reportage
On imagine aisément la scène dans une pub pour croquettes. À l’arrière-plan, des falaises escarpées, contre lesquelles viennent se fracasser d’épaisses vagues azurées par le soleil. L’air est doux, la plage d’un blanc laiteux. Juin n’est pas encore là, mais on flaire déjà les grandes vacances. Un malinois fauve déboule tout à coup du sentier côtier qui longe la plage de Port Bara (Morbihan).
Langue pendante, il cavalcade dans les oyats, bondit sur la dune, fouissant le sable à la recherche d’une proie inconnue. Sa queue frétille à mille à l’heure, dans la plus pure incarnation du bonheur canin. Ses maîtres l’observent, l’air attendri. Guillaume Bruneau et Astrid Pichodo, eux, froncent les sourcils.
Les deux ne sont pas venus sur la plage pour admirer l’océan, ni surfer sur ses rouleaux. Respectivement bénévole à la Ligue pour la protection des oiseaux Bretagne et chargée de mission Espaces naturels et biodiversité au syndicat mixte Dunes sauvages de Gâvres à Quiberon, ils sont préoccupés par l’avenir d’un tout autre patrimoine naturel : celui des oiseaux du littoral, dont l’existence ne tient plus qu’à un fil. Les chiens — en particulier lorsqu’ils ne sont pas tenus en laisse — figurent parmi les principaux responsables de leur déclin.
Car si nos compagnons à quatre pattes aiment la plage, la plage, elle, ne les aime pas beaucoup. Aux yeux de la faune sauvage, les canidés restent des prédateurs. Leur simple présence peut être un motif d’abandon de poste. Dans une étude publiée dans la revue Biology letters, une équipe de scientifiques a calculé que les oiseaux étaient, en moyenne, 41 % moins abondants dans les lieux naturels fréquentés par les canidés.
« Il suffit d’un seul chien pendant quelques minutes pour détruire une reproduction »
En 2020, dans l’International Journal of Avian Science, un écologue de l’université…
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Auteur: Hortense Chauvin