- Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne), reportage
De vieux sapins de Noël crépitent dans un tonneau rouillé. À côté, un feu de palettes réchauffe les salariés de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Assis sur des chaises de camping, certains sirotent un café, histoire se réveiller après une longue nuit de veille du mercredi 6 au jeudi 7 janvier. Le temps est glacial et la neige est tombée au beau milieu de leur assemblée générale. « On n’a pas choisi notre saison pour faire la grève », plaisante l’un d’entre eux. Depuis lundi 4 janvier, les salariés ont déclaré une grève reconductible afin de protester contre le projet de reconversion imposé par Total en septembre dernier. La multinationale souhaite en effet stopper l’activité de raffinage et la remplacer par une usine de production d’agrocarburants, une usine de recyclage de plastiques, ainsi que par la première usine européenne de bioplastiques fabriqués à partir de sucre. Deux centrales solaires photovoltaïques viendront couronner le tout. Sur le papier, ce projet coche toutes les cases pour faire rêver ceux qui croient que le pétrolier va se transformer en géant vert.
Sur le piquet de grève, on tente de se réchauffer comme on peut en échangeant les dernières nouvelles.
La crainte d’une casse sociale
Dans un coin du parking de la raffinerie, une tente abrite les provisions et l’indispensable thermos de café. Encore vêtu de son bleu de travail, le talkie grésillant sur la hanche et la tête réchauffée par une large cagoule noire, Florian Bourget, représentant syndical Force ouvrière, n’est pas dupe. « Je ne suis pas opposé à passer de l’énergie fossile à la bio-énergie, mais il faut que ce soit fait à effectif similaire. D’autant qu’ils en auraient les moyens. Il faut rappeler qu’ils ont distribué sept milliards d’euros de dividendes en 2020. »
Florian Bourget, élu Force ouvrière.
400 personnes travaillent…
Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre), NnoMan Cadoret Reporterre
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