Bourg-Murat (La Réunion), reportage
Bourg-Murat, commune du Tampon, 3 600 habitants. Un village perché à 1 500 m d’altitude, dans la plaine des Cafres, au milieu d’un paysage qui contraste avec le cliché habituel de La Réunion. Ici, prairies et sommets verdoyants, vaches et météo fraîche, donnent au grenier de l’île des airs de Normandie ou de Cantal.
Surtout, Bourg-Murat est un passage incontournable pour les milliers de personnes qui se rendent chaque année au piton de la Fournaise, volcan actif qui fascine locaux et touristes.
C’est là, dans la véranda d’une kaze créole, qu’Hugo Picard apparaît. Devant cette maison trône le panneau « Doumoun la plaine », les gens de la plaine, en créole, une association d’une cinquantaine d’adhérents mobilisés contre le projet de parc de loisirs « Parc du Volcan » et l’installation de plusieurs tyroliennes partant du piton Dugain, un petit mont qui surplombe la commune.
« Le béton, ce n’est pas ça qui donne à manger »
Hugo Picard, la cinquantaine, est un enfant du coin : petits-fils du guide du volcan, fils d’éleveur, il est lui-même éleveur de bœufs en contrebas du piton Dugain. Derrière son large sourire, son discours est tranché : « La mairie veut acheter une partie de mes terres pour faire passer la piste d’accès aux tyroliennes. Ils m’ont fait plein de propositions : nettoyer ma retenue collinaire, arranger mon chemin, et même donner un boulot à ma femme ! » raconte le Réunionnais.
Mais Hugo est droit dans ses bottes, il ne veut pas de ce projet et tient à défendre les terres agricoles. « Je préfère développer la souveraineté alimentaire, nourrir le peuple. Mais pas de béton ! Le béton, ce n’est pas ça qui donne à manger », dit-il. Un engagement courageux pour l’agriculteur qui a vu une partie de sa famille lui tourner le dos. Car refuser ce projet, c’est s’opposer à la mairie du Tampon et à son premier édile emblématique, André Tien Ah Koon, alias Tak, 82 ans, aussi conseiller départemental, président de la communauté d’agglomération du Sud (CASud), ex-conseiller régional et ex-député.
Le Parc du Volcan, c’est un projet que Tak porte depuis 1999 et qui a connu, en 23 ans, bien des modifications. Mais la philosophie, elle, est restée : créer une zone de parc et jardins sur le thème volcanique avec des commerces, du tourisme équestre et des zones de découvertes et attractions à sensation afin de développer économiquement la commune avec 4 500 visiteurs quotidiens. Voilà ce qu’on peut lire dans la déclaration d’intention déposée en 2019.
Depuis, ce projet de parc de 55 hectares a été limité à 15 hectares. À l’intérieur, on devrait trouver deux serres, dont…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Lola Fourmy Reporterre