Le 7 octobre, le jeune Sri-Lankais Rusgan est rentré par avion à La Réunion après en avoir été expulsé le 18 septembre, en compagnie de six autres migrants, via un vol spécialement affrété à destination de Colombo.
Ce cas illustre les défaillances d’une politique migratoire visant systématiquement les expulsions des migrants à La Réunion, peu en importe le coût, et témoigne d’un flux migratoire inédit pour l’île.
Jusqu’en 2018, la question de l’asile dans l’outre-mer français de l’océan indien était mécaniquement associée à Mayotte. Selon le rapport de l’OFPRA de 2022, la demande d’asile dans l’océan Indien, qui représente 49 % de la demande outre-mer, est, en effet, en quasi-totalité accueillie à Mayotte.
Les Comoriens constituent plus de 50 % des demandeurs, suivis par les ressortissants malgaches (21 %) et, à hauteur de 25 %, ceux originaires de la région des Grands Lacs (Burundi, Rwanda, République démocratique du Congo). Les médias ont d’ailleurs progressivement fait des kwassa-kwassa, ces canots utilisés par les Comoriens pour rejoindre illégalement l’archipel, une image d’Épinal de ces flux.
La Réunion accueille certes des flux migratoires en provenance de Madagascar, des Comores et de Maurice (parmi les immigrés, 43 % sont nés à Madagascar, 20 % à Maurice et 14 % aux Comores), mais la part des étrangers et des immigrés au sein de la population reste significativement moins élevée que celle de la moyenne nationale et elle est inférieure à celles de toutes les régions françaises. Par ailleurs, en 2017, la Réunion n’avait reçu que 11 demandes d’asile : d’Afrique du Sud, du Burundi, des Comores, d’Inde et du Pakistan.
La Réunion, nouvelle terre d’asile pour des migrants sri-lankais
C’est l’arrivée d’un radeau rassemblant six Sri-Lankais, sans doute mis à l’eau par un bateau au large de la station balnéaire de Saint-Gilles, qui a fait…
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Auteur: Anthony Goreau-Ponceaud, Géographe, enseignant-chercheur, UMR 5115 LAM, Université de Bordeaux