Saint-Denis (La Réunion), correspondance
Vue d’en haut, la falaise n’a plus l’air si terrifiante. L’automobiliste réunionnais domine le paysage. À sa droite, l’océan Indien à perte de vue, à sa gauche, il n’aperçoit même plus ladite « ancienne route » du littoral. La limitation à 50 km/h en certains endroits lui permet à loisir d’admirer le paysage du haut de la deux fois trois voies.
Douze ans après le lancement officiel du projet, la nouvelle route du littoral a enfin été ouverte à la circulation, dimanche 28 août. Enfin presque, puisqu’elle n’est accessible que dans un sens, de Saint-Denis à la Grande Chaloupe. Le reste du parcours vers La Possession passe immanquablement au pied des parois rocheuses. Dans le sens opposé de circulation, les usagers se rendant en direction de la capitale réunionnaise se trouvent toujours coincés sur la deux fois deux voies en contrebas de la falaise. Et cela le temps des travaux de réparation des accropodes abîmés de la digue.
Qu’importe. Certains automobilistes, en voiture ou en deux roues, ont quand même fait le déplacement pour faire partie des premiers à emprunter le tronçon de 8,7 km qui trace une ligne droite vers l’ouest, à une centaine de mètres de la côte, au-dessus des vagues. L’ouvrage est connu comme « la route la plus chère au monde ». Loin d’être terminée, la NRL est déjà entrée dans les annales de La Réunion.
Cette ouverture partielle a lieu 12 ans après le lancement officiel du projet. © Région Réunion
Depuis 2010, la construction de cette route pharaonique a défrayé la chronique et fait de nombreuses fois les gros titres de la presse locale. Surcoûts exorbitants et incontrôlables, enquête du parquet national financier pour corruption et favoritisme, aberrations écologiques, chroniques judiciaires et administratives…
Le projet a été lancé en 2010 par l’ancien président de Région, Didier Robert, et son équipe. L’objectif officiel : protéger des chutes de pierre les 80 000 automobilistes empruntant chaque jour cet axe routier extrêmement fréquenté. 21 personnes ont trouvé la mort de cette façon depuis la construction de cette route, en 1976. L’exécutif régional a alors retenu le projet de construction de la route sur la mer. D’autres options ont ainsi été écartées : celle d’une route à mi-hauteur de falaise, d’un tunnel, de l’installation de barrières pare-avalanches pour éviter les chutes de pierres ou encore celle de la création d’un tram-train. À cette époque, les…
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Auteur: Reporterre