À la Zad du Carnet : « Je n'ai pas l'heure mais j'ai le temps »

« Ici, commence le nouveau monde ». C’est sur ce panneau que se posent les yeux lorsqu’on arrive à la Zone à défendre du Carnet, au bord de l’estuaire de la Loire. C’est aux abords de Frossay, commune de 3200 habitants en Loire-Atlantique, que la Zad a vu le jour il y a maintenant plus de trois mois. À 30 minutes de Saint-Nazaire et 50 mn de Nantes, des militants luttent ici contre un projet de bétonisation porté par le Grand port Nantes-Saint-Nazaire : un parc industriel devrait être construit en bord de Loire. Un petit îlot de résistance s’est développé au fil des semaines, où se mettent en pratique pensée libertaire et autonomie.


Sur la Zad, plusieurs chantiers sont en cours, pour être à l’abri et au sec durant l’hiver. ©Malika Barbot

Le premier aperçu de la Zad est un mélange de couleurs : un triangle fluo, une peluche de perroquet multicolore, un drapeau rose, des traits de peinture violette, verte, jaune… À l’entrée, on peut lire en lettres rouges sur une banderole : « Stoppons le carnage au Carnet ». Contre la première barricade, une petite boîte aux lettres vacille. Quelqu’un y a écrit au marqueur : « Rue du changement. Bisou ».

Un an de répit pour l’estuaire

Le 3 novembre, un communiqué a agité la Zad : le Grand port Nantes-Saint-Nazaire annonce le report d’un an des travaux. Et pour cause : le conseil scientifique régional du patrimoine naturel a émis un avis défavorable au plan de gestion des espaces naturels du site portuaire, émis par le Grand port. Cet avis défavorable implique un délai pour la mise à jour des inventaires de la faune et de la flore. Lors d’une séance de débat au Sénat, le mercredi 25 novembre, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, a précisé les positions du gouvernement sur le projet : « Le gouvernement appelle au respect du moratoire, de manière à ce que les freins et les doutes sur le projet soient levés et que celui-ci…

Auteur: Malika Barbot
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