Pour la deuxième année, de mi-décembre à mi-mars, la route de Lamballe-Armor est fermée aux automobilistes. La petite commune des Côtes-d’Armor a pris cette mesure afin de protéger les amphibiens qui traversent le secteur. Pour les automobilistes empruntant habituellement cette voie — 400 par jour en moyenne — cela représente un détour d’environ une minute. Pierre-Alexis Rault, chargé de mission pour l’association Vivarmor Nature, explique à La Relève & La Peste les enjeux liés à cette fermeture.
En 2016, une étudiante en apprentissage à l’intercommunalité Lamballe Terre & Mer constate la mortalité effrayante des amphibiens sur la route départementale. Des centaines de grenouilles, crapauds, tritons et salamandres sont tués chaque année en traversant la chaussée durant la période de reproduction.
En effet, « cette route longe un site hyper intéressant, classé Natura 2000 » révèle Pierre-Alexis Rault, de l’association Vivarmor Nature. Parmi les 15 espèces d’amphibiens que compte la Bretagne, 11 espèces y sont présentes.
Surtout, on y trouve les 5 espèces de tritons vivant en Bretagne, ainsi que le Triton de Blasius, croisé entre le Triton marbré et le Triton crêté. Cet hybride très rare — car il est nécessaire qu’au moins une des deux espèces parentes soient présentes pour qu’il se maintienne — contribue à rendre le site exceptionnel.
Le Triton de Blasius – Crédit : l’association Vivarmor Nature
Or chaque année, lorsque les conditions de température et d’humidité sont réunies, les amphibiens entament une migration vers leur zone de reproduction. Au cours de ce trajet, le passage par la route peut être fatal.
À Lamballe-Armor, de 2016 à 2019, un crapaudrome est installé. Il s’agit de déployer une barrière le long de la route pour bloquer les espèces qui migrent. Des seaux sont disposés de manière à ce que les amphibiens tombent dedans, puis des…
Auteur: Marine Wolf
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