Lille (Nord), reportage
« Allez ! On y va ! » enjoint Charlène Fleury aux militants d’ANV-COP21 et d’Extinction Rebellion. Il est presque 9 heures, samedi 9 octobre, quand les activistes avancent au pas de course sur une route pavée bordée d’arbres aux confins du village d’Avelin, au sud de la métropole lilloise. Au loin, le chemin est coupé net par les pistes d’atterrissage de l’aéroport de Lille.
Avec ses 2 millions de passagers en 2018, la société Aéroport de Lille voit grand pour son avenir. Elle prévoit un projet d’envergure de modernisation et d’extension, une opération visant à croître le nombre de passagers jusqu’à 78 % d’ici 2039, soit 3,9 millions de voyageurs par an. Au menu, un doublement de la surface de l’aérogare ou encore la construction d’un parking pour accueillir le flux supplémentaire de voyageurs. Une tendance expansive qui touche de nombreux « petits » aéroports en France. « C’est un non-sens d’agrandir ces aéroports, précise Charlène Fleury, porte-parole du mouvement citoyen Alternatiba. Lille est à proximité des aéroports de la région parisienne et de Bruxelles en à peine une heure de train. Sans mentionner le décalage complet avec l’urgence climatique de réduire les émissions de CO2. »
Sur le chemin du tarmac, les militants déploient une banderole jaune affichant en lettres capitales « Stop all airport expansions now » (« Arrêtez immédiatement l’extension des aéroports »). En tête du groupe qui trottine vers la piste, Charlène Fleury souligne la dimension globale du problème : « Si un aéroport s’agrandit à un endroit, d’autres ailleurs vont emboîter le pas pour répondre à la croissance du trafic aérien. » Pendant que les grillages qui entourent l’aéroport se font de plus en plus nets, quatre voitures de la gendarmerie viennent barrer la route à la centaine de militants.
« Le risque de me retrouver en garde à vue est plutôt acceptable »
Sans pouvoir franchir les barbelés qui protègent l’aéroport, les militants énoncent les revendications aux journalistes devant la grille d’enceinte. Sous la surveillance des forces de police, accrochée à la banderole, Lucie assume de prendre part à des actions de désobéissance civile, celle-ci étant la troisième à son actif. Malgré le risque d’être interpellée par la police, elle explique sans sourciller : « Face à l’urgence climatique, le risque de me retrouver en garde à vue est plutôt acceptable. » À ses côtés, Maider, qui a…
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Auteur: Reporterre