J’ai récemment assisté au Movement for Socialism (Mouvement pour le Socialisme) à Zurich, un joli rassemblement de gauche dans un contexte de résistance au World Economic Forum (WEF) à Davos. Voici quelques observations et points relevés pendant cet évènement, ainsi que les discussions qui en découlent.
1. Une répétition confortable
Le temps est imparti dans ce genre de réunion, et ce temps est précieux. J’ai remarqué que les intervenants et l’audience se trouvaient confortables à dire et répéter ce qui devrait à présent être une évidence : le capitalisme, le néolibéralisme, et le fascisme ne sont pas de bonnes choses ; que l’accumulation des richesses, l’injustice sociale et le changement climatique sont mauvais ; et que les travailleurs, les migrants, les personnes queer, les femmes etc devraient être inclus.es dans les prises de décisions, et que la gauche devrait être un projet d’émancipation s’engageant sur le terrain avec les organisations et communautés locales. Je suis d’accord qu’il est bon de s’entendre sur les bases, et de répéter ces bases, en particulier pour les nouveaux venus dans l’assistance, mais tant de temps s’est passé dans ces répétitions, un.e présentateur.rice après l’autre, que cela en devenait alarmant. Le but de se rassembler est d’effectuer des avancées conceptuelles et stratégiques, et non de rester dans cette zone de confort du « les inégalités sont néfastes. »
Un autre aspect de cette situation était l’attention portée aux écrits, luttes et événements passés, dans une certaine mesure au détriment de ceux d’aujourd’hui et de demain. Les étals de livres présentaient beaucoup de Marx et de commentaires sur Marx, très bien, mais très peu sur le néolibéralisme, par exemple, ou l’éco-socialisme.
2. Un manque de spécificité
C’est une corollaire du point précédent : tout le monde s’accordait à répéter en généralités que le…
Auteur: Julia Steinberger