À Lisbonne, la lutte contre le pillage du fond des mers s'organise

Lisbonne (Portugal), reportage

Cinquante-sept parlementaires et cinq États du Pacifique unis contre l’exploitation minière en eaux profondes. En marge des discussions étatiques officielles, la Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc) s’est ouverte le 27 juin par un premier acte fort contre cette industrie émergente. Certains réclament une interdiction pure et simple, tandis que d’autres demandent un moratoire. La France, avec ses 10,9 millions de kilomètres carrés d’espaces maritimes, ne semble pas prête à accompagner la dynamique.

Des milliers de représentants de gouvernements, d’entreprises, d’institutions scientifiques et d’ONG sont réunis à Lisbonne jusqu’au 1er juillet pour cette deuxième conférence sur l’océan organisée par le Portugal et le Kenya. Objectif : trouver des solutions à la pollution marine, la destruction des écosystèmes, le réchauffement et l’acidification de l’océan et se mobiliser pour l’interdiction des subventions aux pêches non durables ou illégales, le développement d’aires marines protégées ou encore pour le partage des technologies et des connaissances scientifiques.

À la Conférence sur les océans de Lisbonne, l’eurodéputée Marie Toussaint a lancé, avec d’autres parlementaires, Déclaration internationale de parlementaires pour un moratoire international sur l’exploitation des fonds marins. © Chloé Sartena / Reporterre

En parallèle des sessions plénières lors desquelles discutent les représentants des États, des militants s’activent pour donner à l’événement un ton plus politique. C’était le cas lundi 27 juin, où une centaine de personnes, principalement des ONG de protection environnementale comme la Sustainable Ocean Alliance (SOA), des activistes comme la Française Camille Étienne, des océanographes et des dizaines de jeunes venus du monde entier, se massaient devant l’entrée d’une salle de réunion. En jeu : l’annonce d’un moratoire sur l’exploitation minière des océans. « On connaît mieux la surface de la lune que l’océan profond. On est en train de faire disparaître un écosystème que l’on n’a même pas encore découvert », a twitté la militante Camille Étienne en direct de Lisbonne. « L’océan est le premier puits de carbone au monde […] Le mettre en péril c’est surtout nous condamner. Et c’est pourtant ce que s’apprêtent à faire des États dont la France dès juin 2023 en commençant les premiers travaux d’exploitation minière des fonds marins. » Déguisés en…

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Auteur: Reporterre