À Lyon, une politique pénale du « deux poids, deux mesures »

Alors que jeudi 4 novembre, sept militants antifascistes dont 3 sont incarcérés, seront jugés pour avoir bousculé des militants du groupuscule fasciste Civitas, avocats, artistes et intellectuels dénoncent l’opportunisme pénal et politique des magistrats lyonnais.

28 août 2021, manifestation contre le passe sanitaire à Lyon. Dans cette séquence de mobilisation, à Lyon comme ailleurs, des militants d’extrême-droite sont présents. Ce jour-là, plusieurs personnes portant des stickers de Civitas sont expulsées du parcours à la suite d’une altercation avec d’autres manifestants.

Civitas est un groupe intégriste catholique, en perte de vitesse depuis plusieurs années, et qui tente de se refaire une santé grâce aux manifestations contre le passe sanitaire. Ils y relaient l’interrogation antisémite « Qui ? » et mettent en garde contre le supposé « grand Reset ». Les années précédentes, ils s’étaient illustrés dans la lutte contre le mariage pour tous et l’avortement. Civitas prône le rétablissement du catholicisme comme religion d’État. Dans le dernier numéro de leur revue, ils interrogent pêle-mêle Alain Soral, Jean-Marie Le Pen ou Hervé Ryssen au sujet d’Eric Zemmour.

Aucun militant de Civitas n’a porté plainte, ni -à notre connaissance- alerté les services de police, ou transmis de certificats d’ITT sur les violences dont ils auraient été victimes. Le parquet de Lyon s’est auto-saisi des faits et a, le 23 septembre dernier, déféré 7 personnes, identifiées grâce à la vidéosurveillance de la ville, sous la procédure de la comparution immédiate à délai différé. 4 personnes ont été placées en détention provisoire le même jour, dans l’attente de leur procès du 4 novembre prochain. Les chefs d’accusation sont : violences en réunion n’ayant pas entraîné d’ITT, groupement en vue de commettre des délits durant une manifestation, participation à une manifestation non déclarée et refus de remettre la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie (téléphone portable).

Depuis le 23 septembre, les procédures en appel de la détention ont permis à un seul manifestant d’être libéré. Le 26 octobre, la juge des libertés et de la détention a refusé la demande de mise en liberté de l’un des prévenus en considérant comme circonstance aggravante le fait que les violences aient été commises, d’après elle, « en raison de l’appartenance, réelle ou supposée des victimes à l’extrême-droite », donnant à ces…

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Auteur: lundimatin